Exécuté par l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), le Projet COSO est financé à hauteur de 33 milliards de francs CFA par la Banque mondiale sous formes de don et de crédit. Il est mis en œuvre dans les pays du golfe de Guinée, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Il vise à améliorer la collaboration régionale et la résilience socio-économique et climatique des communautés frontalières dans les régions cibles du nord des pays du Golfe de Guinée exposées aux conflits et aux risques climatiques par le biais d’un dialogue régional et d’investissement dans la zone frontalière.
Au Togo, le projet couvre 40 cantons dont 36 dans la région des Savanes, 2 dans la région de la Kara, et 2 dans la région Centrale.
Dans la région des Savanes (extrême-nord du pays), le projet COSO contribue, à travers ses investissements, à la réalisation des ambitions des plus hautes autorités du pays, déclinées dans le Programme d’urgence de renforcement de la résilience des populations de la région des Savanes (PURS).
Ledit programme a été lancé au début de 2022 au profit de la région des Savanes, plus exposée aux menaces des groupes armés depuis novembre 2021.
L’extension du réseau électrique dans la région, la stabilisation de la situation socio-économique et sécuritaire, l’augmentation de l’accès à l’eau potable, le soutien à l’activité agricole… sont les objectifs poursuivis par le PURS.
Babiguou est une petite localité de la commune de Tône 4. Elle est considérée comme grenier de certains produits vivriers tels que le maïs, le mil et le sorgho. La traversée de la commune Tône 4 par une route inter-état très fréquentée et sa position frontalière avec le Burkina-Faso font de cette commune ainsi que de ses communautés une zone de transit pour l’écoulement des produits agricoles vers les pays voisins et le reste du Togo.
Cette position offre aux acteurs économiques agricoles de la région des Savanes et ceux d’ailleurs, une opportunité de commercialisation notamment celle du maïs qui est fortement demandé par les acheteurs. Mais les commerçants de ce milieu sont confrontés à une insuffisance d’équipement de stockage capable de faciliter la mobilisation des produits vivres pour satisfaire la demande.
Réponse à la hauteur de l’expression des commerçants
Cette situation a connu une fin heureuse grâce au projet COSO qui n’a pas hésité à apporter une réponse à la hauteur de leur expression. C’est ainsi qu’a été réalisé ce joyau composé d’un magasin de stockage d’une capacité de 100 tonnes, d’une aire de séchage, d’un bureau pour le gestionnaire, d’une petite salle de réunion et d’une guérite à un coût global de 12.682.033 francs CFA.
« Avant la construction de ce magasin, nos récoltes subissaient des intempéries. Beaucoup pourrissent et nous les jetons. Mais maintenant que nous avons ce magasin, nos produits sont protégés. Aussi, avant l’arrivée du projet, nous avions perdu beaucoup de choses parce que quand nos enfants tombent malade, nous vendons nos produits à vil prix pour leurs soins et parfois nous n’entrons même pas en possession de la totalité de l’argent mais avec ce projet, les choses s’améliorent. Nous cultivons désormais le vivre ensemble, la cohésion et le partage », s’est réjoui un commerçant de Babiguou.
Notons que, le magasin de stockage de Babigou sera un outil pour améliorer la rentabilité des commerces et faciliter la disponibilité des produits pour la communauté (consommateurs et acheteurs).
Il permettra aux commerçants d’avoir du stock à disposition et de le revendre même hors saison, de réduire les risques de rupture de stocks et d’améliorer la continuité et la permanence de l’activité, de limiter considérablement les attentes liées au délai de réapprovisionnement. Ce joyau contribuera également à faire un arbitrage plus efficace autour du prix des produits stockés.
En rappel, le projet COSO est exécuté dans une approche dite de «développement conduit par les communautés (DCC)» et assure un accompagnement spécifique aux populations bénéficiaires pour leur auto prise en charge des activités, notamment, l’évaluation et l’identification des besoins communautaires, leur priorisation et le choix des actions de développement devant permettre de les satisfaire.
Cet accompagnement s’étend, pour les actions de développement impliquant la mise en place d’infrastructures de base, des formations à la conduite du processus de passation de marché, et au suivi des travaux et à l’entretien des ouvrages.
Le projet, dans sa composante 1:1 vise à soutenir les investissements communautaires pour renforcer la résilience et l’inclusion locale. À ce jour, 95 réceptions provisoires des ouvrages ont été prononcées dans la région des Savanes prenant en compte : 50 forages photovoltaïques, 17 bâtiments scolaires, 3 centres communautaires, 1 pharmacie, 03 magasins de stockage, 16 électrifications hors réseau et 5 extensions électriques. FIN
Savoir News / Anadeb