Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé mercredi dernier, l’initiative audacieuse et ambitieuse « timbuktoo » en collaboration avec les pays africains, en vue de déclencher la révolution des startups en Afrique.
Les présidents Paul Kagame (Rwanda) et Nana Akufo-Addo (Ghana), ainsi que secrétaire général du secrétariat de la zone de libre-échange continentale africaine, Wamkele Mene et Achim Steiner (Administrateur du PNUD) ont présenté l’initiative, qui se positionne comme la plus grande facilité de financement au monde réunissant des capitaux catalyseurs et commerciaux pour soutenir l’écosystème des startups en Afrique. C’était à l’occasion de la session spéciale du Forum économique mondial lors de sa 24e réunion annuelle à Davos (Suisse).
En présence de dirigeants d’entreprises mondiales ainsi que d’institutions financières africaines, l’occasion a marqué ce qui est considéré comme une étape majeure dans le déclenchement de la révolution des startups en Afrique, en propulsant l’élan de la jeunesse africaine et l’abondance de talents innovants.
« Nous ne pouvons pas accepter qu’une autre génération de jeunes africains ne dispose pas des outils nécessaires pour atteindre leur plein potentiel », a martelé Paul Kagame, qui a annoncé une contribution immédiate de 3 millions de dollars pour lancer le Fonds d’innovation africain de timbuktoo, qui sera hébergé à Kigali. « Avec l’objectif d’un milliard de dollars fixé par timbuktoo, nous pouvons créer davantage d’opportunités pour que la jeunesse africaine puisse mettre à profit son talent et sa créativité », a-t-il précisé.
Promue par le PNUD, timbuktoo vise à combler des lacunes critiques et à travailler avec les gouvernements africains, les investisseurs, les entreprises et les universités pour soutenir l’écosystème des startups africaines.
« Pour de nombreux pays africains, notre principal défi est désormais de garantir que nous mettons en place les structures adéquates pour permettre aux jeunes Africains de créer des entreprises innovantes et convaincantes qui peuvent contribuer de manière significative à la création d’emplois et à une croissance économique durable », Nana Akufo-Addo.
« Je suis enthousiasmé par l’avenir de notre continent. J’ai hâte de nous voir créer un avenir où l’innovation est encouragée, l’ingéniosité est soutenue et la prospérité est partagée », a ajouté le président ghanéen.
–Nouveau modèle de développement–
L’ambition de timbuktoo est de mobiliser et d’investir 1 milliard de dollars de capital catalyseur et commercial pour transformer 100 millions de moyens de subsistance et créer 10 millions de nouveaux emplois dignes. Ce qui rend timbuktoo unique, c’est sa conception, qui associe capital commercial et capital catalyseur pour réduire les risques d’investissement privé, avec une approche panafricaine de soutien aux startups, tout en se concentrant également sur l’ensemble de l’écosystème, en engageant et en approfondissant les liens entre la politique gouvernementale, les universités, entreprises, partenaires de développement, partenaires catalyseurs et investisseurs commerciaux.
Selon l’Administrateur du PNUD, « timbuktoo est un nouveau modèle de développement ».
« Nous rassemblons des acteurs clés pour agir sur tous les fronts en même temps. Qu’il s’agisse d’une législation favorable aux startups, de la création de startups de classe mondiale et de la réduction des risques de capital pour augmenter les investissements, jusqu’aux UniPods – University Innovation Pods – établis à travers l’Afrique, nous visons à combler les lacunes critiques et à soutenir l’écosystème des startups. Cela permettra aux innovations de se développer et de bénéficier aux populations d’Afrique et d’ailleurs sur la planète », a expliqué Achim Steiner.
Actuellement, la part de l’Afrique dans la valeur mondiale des startups s’élève à seulement 0,2 pour cent, contre 2 pour cent de la valeur du commerce mondial. La grande majorité, 89 pour cent, du capital-risque entrant en Afrique est du capital étranger et 83 pour cent sont concentrés dans quatre pays : le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte, avec plus de 60 pour cent du capital allant vers un seul secteur, la fintech.
Avec une augmentation sans précédent des investissements privés en capital-risque, une croissance six fois plus rapide que la moyenne mondiale en 2022, une population jeune et dynamique et des startups technologiques en croissance rapide, l’Afrique est une future puissance technologique.
Des entreprises africaines clés sont déjà à la pointe de certaines technologies numériques mondiales, telles que l’argent mobile, et des millions de personnes abandonnent les voies de développement traditionnelles. FIN
Bernadette AYIBE/Rédaction