Défilé des couvents guins-mina, parades des Guêlêdês du Togo et du Bénin, des Kondonas de Pya, des jeunes filles vierges Adjifos, des jeunes danseurs d’Abomey (Bénin), des danseurs de feu de Bassar : la 9ème édition du festival des divinités noires a démarré ce vendredi à Glidji Kpodji Gbatchomé (environ 50 km à l’est de Lomé) dans une ambiance très riche en couleurs.
Le ton des festivités a été donné par le ministre de la culture et du tourisme Kossi Gbényo Lamadokou en présence de plusieurs personnalités et des prêtres hounons et des têtes couronnées, parmi lesquelles le roi et le roi d’Abomey Agoli-Agbo et Nana Anè Ohiniko Quam Dessou XV, chef traditionnel de la ville d’Aného et roi des Mina.
Le Festival des Divinités Noires – organisé par l’Association Acofin depuis 2006 – fait la promotion du patrimoine culturel africain dans toute sa dimension. Prévu du 12 au 14 janvier à Aného et Glidji, ce grand Festival des divinités (ou vaudou) fait son retour après 10 années de « pause ». Me Têtê Wilson-Bahoun, président de l’Association Acofin, était également présent.
Ce festival a pour vocation de « regrouper les sociétés initiatiques africaines, afin d’accomplir un voyage dans le temps, dans les temples et bois sacrés, pour redécouvrir les secrets de nos ancêtres, en assurer la sauvegarde, et surtout la transmission aux générations futures », a souligné le ministre de la culture et du tourisme.
« Nous aurons ainsi, l’occasion de contempler tous les ans à Glidji et à Aného, les trésors immatériels dont dispose l’Afrique et transmis dans ses couvents, temples, bois et forêts sacrés », a précisé Kossi Gbényo Lamadokou.
Le Togo, a-t-il poursuivi, « a conservé jalousement ses traditions et ses rites à l’instar des Kondonas, des solas, des danseurs de feu et des vierges Bassar (nord), des vierges Adjifos (sud) et les 41 divinités guins mina ».
Les sociétés initiatiques togolaises au patrimoine immatériel de l’Unesco
« Il nous incombe aujourd’hui, d’unir nos efforts pour que ces sociétés initiatiques togolaises soient classées au patrimoine immatériel de l’Unesco, et je pus vous dire que c’est l’un des objectifs auquel s’attèle aujourd’hui », a révélé le ministre.
Trois temps forts ont marqué le début de ce grand festival : la prière d’un grand prêtre indien venu des montagnes de l’Himalaya (plus haut sommet entièrement situé en Inde), la prière et la sacralisation de l’eau par des dignitaires vodun et le défilé des couvents guins-mina et les prestations des divinités (les Klégbétôs, les Guêlêdê du Togo et du Bénin…) et des rites initiatiques (danseurs de feu de Bassar, Blékétés, les Kondonas de Pya, les danseurs de la Cour royale d’Abomey (Bénin) etc…
Thème retenu pour cette édition : « Harmonie des âmes : célébration des racines, convergence des cultures ».
Ce thème vise à mettre en avant, la richesse des traditions, la diversité des cultures et la force de l’unité dans la célébration commune des héritages. Abomey (Bénin) est la ville invitée d’honneur et l’Inde, le pays invité d’honneur.
Ce choix stratégique vise notamment à « créer une expérience culturelle et spirituelle unique et établissant des connexions profondes entre la cité historique d’Abomey, l’Inde et le Togo », a expliqué Me Têtê Wilson-Bahoun (président de l’Association Acofin).
« Ce dialogue culturel triangulaire enrichit la compréhension mutuelle, célébrant la diversité comme source d’enrichissement et d’unité. L’Inde, le pays invité d’honneur, apportera une dimension spirituelle et gastronomique au festival », a-t-il ajouté.
Notons samedi sera la journée d’Abomey, avec la traversée de la lagune par le Kélégbéto d’Agokpamé, le Carnaval dans les rues d’Aného, la dégustation de la cuisine d’Abomey, les prestations des couvents Sakpata d’Abomey, la danse royale, le concert d’Amapiano et le bal Acofin.
La boucle sera bouclée dimanche par la journée de l’Inde : prière indienne, dégustation de la cuisine indienne et les prestations des temples hindous. FIN
De retour de Glidji, Junior AUREL