En visite en terre martiniquaise, le chef de l’Etat béninois Patrice Talon s’est rendu vendredi dans la ville du Diamant où il a visité le Mémorial du Cap 110 à l’Anse Caffard au Diamant.
Il était accompagné du Maire de la ville du Diamant, Hugues Toussay, du Maire des Anses d’Arlet, Eugène Larcher, du Sénateur Serge Larcher, et du concepteur de l’œuvre monumentale Cap 110, Laurent Valère.
Après une présentation du site, le président béninois, très ému par l’histoire de ce lieu de commémoration lié à la traite négrière, a procédé à un dépôt de gerbe pour rendre hommage aux déportés africains, victimes de la traite des Noirs vers la Martinique. L’émotion était aussi grande au Mémorial du Cap 110.
En ces lieux chargés d’histoire, Patrice Talon a appelé de ses vœux à un renforcement des relations entre la Caraïbe et l’Afrique de l’Ouest.
« J’ai eu un autre petit sentiment de frustration, de tristesse et de culpabilité. C’est le peu de contact, peu de liens, peu de relations qui existent entre l’Afrique de l’ouest et la caraïbe, entre le Bénin et la Martinique », a déclaré le président béninois.
En référence à l’histoire commune et douloureuse des deux pays du fait de la traite négrière, M.Talon a évoqué la nécessité de fonder « une réparation conquérante, une réparation de nous-même.
« Cette réparation proviendra de nous-mêmes parce qu’il faut travailler dur pour donner une autre image de la communauté noire. Elle devra être désormais conquérante et non rester dans la revendication. L’homme est capable de se régénérer. Il n’y a aucun fait, aucun acte, aucune construction humaine qui ne peuvent être remis en cause par d’autres humains. Il faut faire renaître dans la mémoire de chacun de vous d’où vous venez et pas seulement dans une construction de la mémoire fictive, il faut qu’elle soit concrète, afin que chacun ait envie ou alors prenne l’engagement de connaître l’Afrique », a-t-il précisé.
Pour la petite histoire, Cap 110 est un mémorial consacré à l’esclavage érigé à l’Anse Caffard à l’initiative de la commune du Diamant lors du 150ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage, en 1998.
Son concepteur, Laurent Valère, est un Martiniquais né en 1959. Artiste autodidacte, il évolue dans la peinture et la sculpture monumentale. L’œuvre artistique est une installation sculpturale faisant face à la mer et aux vents alizés. Elle se situe dans le quartier Anse Caffard, sur une falaise faisant face au Rocher du Diamant dans le sud de la Martinique.
L’ensemble des statues rappelle l’importance du nombre des victimes de la traite des Noirs. Le rapprochement des bustes les uns des autres marque l’idée d’un destin commun.
Chaque buste penché rappelle le poids de ces événements tragiques pour ceux qui les ont subis directement ou indirectement. L’emplacement face à la mer rappelle l’origine des victimes de la traite. FIN
Savoir News/Présidence béninoise