Des jeunes issus des régions frontalières Centrales et Kara ont démarré depuis lundi à Kara (environ 420 Km au nord de Lomé) une formation sur le « Développement conduit par les communautés » (DCC), afin de participer activement et de manière inclusive au processus de développement de leur milieu.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet de promotion de la coopération transfrontalière pour la prévention des crises et le renforcement des structures étatiques pour établir ou assurer la stabilité dans les zones frontalières fragiles. Il s’agit d’une formation des formateurs.
En effet, la région septentrionale du Togo est confrontée à une dégradation continue de la situation sécuritaire liée à plusieurs facteurs. Malgré les efforts d’investissement réalisés par les pouvoirs publics dans cette zone en vue d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, la région des Savanes fait toujours face à plusieurs défis en l’occurrence les défis sécuritaires avec des attaques perpétrées par moment, par les groupes terroristes, ce qui fragilisent davantage la résilience des communautés.
Face à cette situation, le gouvernement togolais a élaboré le Programme d’Urgence de Renforcement de la Résilience dans la Région des Savanes PURS, afin d’intensifier les actions en cours et d’initier d’autres.
Aux regards des mouvements perpétuels des déplacés liés à la situation sécuritaire, le PURS a envisagé d’étendre les actions du gouvernement à d’autres régions du pays.
L’une des stratégies adoptées par le PURS pour atteindre ses objectifs dans la mise en œuvre de ses actions est l’approche participative et inclusive.
C’est donc pour mieux implémenter cette approche participative que ces jeunes des régions ont été identifiés pour être formés en tant que formateurs et une fois de retour dans leur communauté, ils pourront à leur tour former leurs pairs.
L’objectif de la formation est de renforcer les capacités des communautés à la base sur l’approche de DCC, afin qu’elles puissent participer activement au processus de développement de leur milieu de façon inclusive.
Pendant cinq jours, les participants seront outillés sur les mécanismes communautaires locaux inclusifs mis en place et opérationnels, ils seront ensuite formés sur l’approche DCC afin d’assurer la formation des animateurs communautaires dans les cantons retenus.
Cette activité a bénéficié de l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations OIM, qui appuie le gouvernement togolais dans sa lutte contre l’extrémisme violent.
Et selon Marc Kpegba (chargé de projet à L’OIM), cette lutte passe nécessairement par une stabilisation et la création d’une cohésion sociale au niveau des communautés.
« Au niveau du PURS, il y a un paquet d’activités qui permet de mettre la communauté au cœur même du développement communautaire. Sur cette base, ils ont initié cette formation des formateurs, sur l’approche de développement conduit par les communautés. Nous, étant l’organisme onusien qui appuie l’opérationnalisation des mécanismes inclusifs de développement communautaire, avons accepté appuyer le PURS dans cette activité car, elle cadre bien avec notre projet de promotion de la coopération transfrontalière pour la prévention des crises et le renforcement des structures étatiques pour établir ou assurer la stabilité dans les zones frontalières fragiles », a déclaré M. Marc KPEGBA, chargé de projet à L’OIM .
Dans son discours d’ouverture présenté par le commandant Gado Aklesso (le coordonnateur du PURS), le général de brigade Dadja Manganawé a remercié l’OIM qui déploie ses moyens pour accompagner les efforts du gouvernement sur plusieurs axes en lien avec le renforcement de la résilience et la sécurité des populations togolaises.
Selon lui, la cohésion sociale, l’inclusion de tous, la participation de toutes les couches sociales au développement, sont les idéaux que poursuit la feuille de route gouvernementale 2020_ 2025 en son axe 1. Il a par ailleurs appelé les participants à tirer profit de cette formation.
« Vous serez mandatés pour transmettre les connaissances acquises au cours de cette formation aux communautés et les accompagner dans l’implémentation de cette approche. Je voudrais donc appeler à votre sens élevé du devoir pour assimiler ce qui vous sera transmis par les formateurs », a-t-il dit aux participants.
De Kara, Peter MALOUMBA