Les nouvelles autorités nigériennes ont choisi le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, pour servir de « facilitateur » entre le Niger et la communauté internationale, le pays étant sous sanctions, annonce faite ce lundi à Lomé par le ministre nigérien de la défense le général Salifou Mody.
Ce dernier et son collègue nigérien des sports, ont été reçus en audience au palais présidentiel par le chef de l’Etat togolais. Le général Mody a indiqué avoir transmis au président Faure Gnassingbé, « un message du président du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie, chef de l’Etat de la République du Niger ».
Le ministre nigérien de la défense a ensuite animé une conférence de presse avec le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey.
« Nous avons été reçus en audience par le président Faure Gnassingbé. Une audience au cours de laquelle nous avons remis un message de son frère, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie, chef de l’Etat de la République du Niger. Au cours de cette audience, nous avons saisi l’opportunité de rendre compte à son excellence le président de la situation au Niger, une situation calme, maîtrisée, malgré les difficultés. Et entre autres difficultés, nous parlerons des sanctions iniques et cyniques de la Cedeao contre notre pays, le Niger », a dénoncé le général Mody.
« Tout le monde est engagé et déterminé pour faire face à cette situation de difficulté d’une part et pour assumer la souveraineté de notre pays. Dans cette situation, au-delà de l’engagement interne, à l’extérieur, nous comptons fort heureusement sur les amis et parmi ces amis, nous avons le Togo à nos côtés. Les dirigeants togolais et le peuple togolais nous ont manifesté la plus haute et la plus grande sympathie et aussi la contribution nécessaire pour supporter ces difficultés. C’est le lieu de remercier les dirigeants et le peuple togolais pour ces efforts », a-t-il salué.
Faure Gnassingbé, « facilitateur »
Le Niger a porté son choix sur le président Faure Gnassingbé pour faciliter le dialogue avec la communauté internationale.
« Nous sommes disposés à travailler avec tout le monde, même si certains Etats, – pas beaucoup d’ailleurs – sont dans une position belliqueuse, tout simplement parce que nous avons choisi d’assurer la souveraineté de notre pays. Ce partenariat est ouvert. Nous n’avons jamais fermé notre pays aux amis. Il est toujours important de rappeler à nos partenaires que le Niger est ouvert, même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions pas nous adresser à ses partenaires là. Une fois de plus, c’est le lieu de remercier le Togo qui a permis de faire entendre la voix du Niger au cours du dernier forum à Lomé. Pour cela, nous avons aussi demandé au président de la République du Togo, d’être un facilitateur, pour pouvoir faciliter ce dialogue avec nos différents partenaires », a indiqué le ministre nigérien.
« Et nous sommes convaincus, avec la sagesse et la grande vision du président, qu’il acceptera de jouer ce rôle de facilitateur entre le Niger et les différents partenaires », a-t-il affirmé.
De son côté, le ministre togolais des affaires étrangères, a aussitôt affirmé la disponibilité du Togo à accompagner le Niger.
« Je voudrais très humblement confirmer ici que le président de la république, le président Faure Gnassingbé est disponible à vous aider en tant que facilitateur entre la république sœur du Niger et la Communauté internationale », a rassuré Robert Dussey.
« Je voudrais vous remercier aussi de votre disponibilité de travailler ensemble, afin de mettre en place, le Groupe de soutien pour la transition au Niger. Le Togo est disposé à vous assister. Ce n’est un secret pour personne, le Togo a toujours été du côté de la paix. Le Togo s’oppose toujours à toute prise de pouvoir par la force, le Togo s’oppose à tout coup d’Etat, mais dans la situation particulière de votre pays, le Togo comprend et le Togo veut vous aider et en vous aidant, le Togo veut s’aider lui-même pour qu’enfin, dans notre pays, dans notre région, qu’il y ait la paix, l’harmonie et la stabilité », a-t-il précisé.
Retrait des troupes françaises du Niger, le Togo, « garant« de l’accord signé
Le Niger a exigé le retrait total des troupes françaises de son territoire. Selon le ministre nigérien, le retrait est en cours, les troupes sont en majorité parties du Niger : « Il y a actuellement, les moyens aériens qui sont en train d’être préparés pour sortir de notre pays. Ce retrait a été convenu suite à un accord entre les deux parties. Comme vous le savez, il y a une rupture de confiance entre ce partenaire et nous pour plusieurs raisons. Certaines de ces raisons ont été rendues publiques. Il y a d’autres raisons que nous gardons et que nous serons en mesure de sortir, le moment voulu ».
« Dans cet accord, nous avons exigé qu’un certain nombre de pays soient garants de cet accord. Nous avions demandé à ce que les Etats-Unis, qui disposent de personnel militaire sur notre territoire, puissent servir de garant. Mais nous avons surtout exigé que le Togo, notre pays frère, pour toute la contribution que ce pays ne cesse de nous apporter, soit notre garant dans cet accord », a annoncé le général Mody.
Le chef de la diplomatie togolaise a remercié les autorités nigériennes pour le choix porté sur le Togo : « Je voudrais vous remercier d’avoir désigné, aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises ». FIN
Junior AUREL