Le Bénin accomplit d’importants progrès pour l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle (Csu). Il a engagé des actions et réformes pour renforcer les systèmes de santé, l’offre des services et améliorer l’état de santé des populations.
Autant de progrès rappelés par les ministres en charge de la Santé et des Affaires sociales lors d’une conférence de presse, ce jeudi 2 novembre, en prélude aux manifestations entrant dans le cadre de la Journée internationale de la Csu célébrée le 12 décembre.
Au Bénin, la Couverture sanitaire universelle (Csu) est au cœur des efforts du gouvernement pour renforcer les systèmes de santé, l’offre des services et améliorer l’état de santé des populations.
Le gouvernement y met un point d’honneur à telle enseigne que la Csu est même devenue indispensable, soutient le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin.
Les raisons, ce sont entre autres l’allocation insuffisante de ressources pour la santé, le faible niveau des dépenses domestiques de santé, le niveau élevé des dépenses directes des ménages, des dépenses en santé inefficientes et non équitables, une forte dépendance du financement de la santé de l’aide extérieure et l’insuffisance de financement des priorités.
Face à un tel tableau, le Bénin a enchaîné les efforts depuis avril 2016 pour faire de la santé «une dimension essentielle du bien-être de la population et un facteur clé de sa productivité».
Le gouvernement a engagé de profondes réformes visant à réorganiser le système sanitaire et à garantir aux populations une large couverture en soins de santé de meilleure qualité, explique le ministre. Dans le domaine législatif, trois lois majeures ont été initiées pour améliorer la gouvernance du système sanitaire.
Il s’agit de la loi sur la protection de la santé des personnes, celle réglementant l’activité pharmaceutique et la loi sur l’exercice de la médecine en clientèle privée.
Pour renforcer le management et le leadership dans le système de santé, plusieurs organes ont été mis en place notamment le Conseil national des soins de santé primaires et le Conseil national de la médecine hospitalière.
A ces organes s’ajoutent l’Agence nationale des soins de santé primaires, l’Agence béninoise du médicament et des autres produits de santé, l’Agence nationale de contrôle de qualité des produits de santé et de l’eau et l’Agence des infrastructures sanitaires, des équipements et de la maintenance. L’engagement du gouvernement pour la Csu a aussi pris en compte l’assainissement de l’exercice en clientèle privée des professions médicales ou paramédicales. En dehors de l’interdiction faite aux agents publics d’y exercer, il faut ajouter la fermeture de plus de 1 300 établissements sanitaires illégaux.
«Ces réformes touchent chacune des trois dimensions de la couverture sanitaire universelle et visent à assurer aux populations un accès effectif et équitable aux soins de santé», insiste le ministre.
Des investissements…
Pour la ministre des Affaires sociales, Véronique Tognifodé, le gouvernement «a pris dès le départ la mesure et l’importance d’investir dans la santé de la population et particulièrement des personnes vulnérables».
Il a mis en place, soutient-elle, l’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) dont le volet principal est d’assurer les soins de santé primaires gratuitement aux personnes pauvres. Sur cet autre chantier, l’Exécutif a, avant toutes choses, procédé à l’indentification des pauvres extrêmes «afin d’apprécier la portée et les besoins de sa cible».
Ce recensement, renseigne-t-elle, indique environ 1.200.000 individus pauvres extrêmes. En août 2019, une phase pilote a permis de tester le dispositif et a couvert trois zones sanitaires avec une évaluation après deux ans.
«Dès l’année 2021, le gouvernement, se basant sur les bons résultats obtenus au cours de la phase pilote, a démarré la généralisation qui, à ce jour, a permis de distribuer 889.000 cartes biométriques dans les 77 communes du Bénin», illustre la ministre.
Au cours de cette même phase, 5.000 lecteurs d’empreintes ont été acquis et environ 3.000 agents de santé ont été formés à leur utilisation.
Côté finances, ce sont aussi de colossaux moyens qui ont été engagés, révèle-t-elle. Par exemple, l’implémentation du processus aura coûté environ dix milliards de F.CFA, soit trois milliards pour l’identification des pauvres extrêmes, un milliard pour l’établissement de cartes biométriques et déploiement et plus de cinq milliards pour les prestations et services incluant les césariennes gratuites et autres prestations de santé. Autant de moyens engagés parce que «le gouvernement tient à atteindre la Csu qui permettra à tout Béninois travaillant, y compris dans le secteur informel, d’avoir un accès aux soins de santé de qualité», selon Véronique Tognifodé.
Des détails complémentaires sur cet engagement sont aussi rappelés par le ministre de la Santé pour qui, tout est en train d’être mis en place pour «un mécanisme d’assurance maladie obligatoire» pour l’accès aux soins de santé de qualité.
Le panier de base de l’assurance maladie obligatoire contient non seulement l’ensemble des affections aiguës courantes, mais aussi les soins d’urgence et de réanimation, les interventions chirurgicales et les traumatismes. Sur le plan des équipements, un état des lieux a été fait et un vaste plan de renforcement et de modernisation des équipements des hôpitaux et centres de santé se déploie actuellement.
Source : La Nation (Quotidien National)