Le plus faible taux de pauvreté monétaire en 2022, dans l’ensemble des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est celui du Bénin, avec une incidence de pauvreté monétaire établie à 36,2 % en 2022 et une baisse de 2,3 points par rapport à 2019. Tels sont les résultats de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm).
La note de synthèse de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) sur la pauvreté monétaire en 2022 porte sur les résultats de la deuxième édition de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm), réalisée dans les huit Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en 2021-2022.
De cette enquête, il ressort une variation du seuil de pauvreté d’un pays à l’autre, et le plus faible taux de pauvreté monétaire en 2022, dans l’ensemble des huit pays est celui du Bénin.
L’Instad révèle, par ailleurs, que le Bénin a enregistré une baisse plus importante de son incidence de pauvreté monétaire entre 2019 et 2022 parmi les pays ayant enregistré une baisse tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo. Les autres pays à savoir le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali et le Niger ont enregistré une hausse de l’incidence de pauvreté monétaire entre 2019 et 2022.
Plusieurs faits marquants renseignent sur les conditions de vie des ménages au Bénin. Le seuil global annuel de pauvreté est estimé à 287 187 F cfa en 2022, soit 171 936 F Cfa pour la composante alimentaire et 115 251 F Cfa pour la composante non alimentaire. L’incidence de la pauvreté monétaire est établie à 36,2 % en 2022 contre 38,5 % en 2019, soit une baisse de 2,3 points de pourcentage.
Ce niveau global cache toutefois d’importantes disparités, selon le département et le milieu de résidence. A en croire la note de synthèse de l’Instad, la pauvreté monétaire affecte davantage le milieu rural avec quatre ménages sur dix que le milieu urbain, soit trois ménages sur dix.
L’Atacora et le Couffo plus affectés
Les départements de l’Ouémé et du Littoral présentent les plus faibles incidences de pauvreté monétaire avec respectivement 16,0 % et 18,3 % tandis que l’Atacora (53,1 %) et le Couffo (54,1 %) sont les départements ressortant avec les niveaux les plus élevés d’incidence de pauvreté monétaire.
La pauvreté monétaire affecte davantage le milieu rural que le milieu urbain. En effet, l’incidence de la pauvreté monétaire s’établit à 30,8 % en milieu urbain contre 40,6 % en milieu rural. Les mêmes tendances sont observées au niveau de la profondeur de la pauvreté et des inégalités parmi les pauvres.
Mais se référant à la dynamique de la pauvreté monétaire au Bénin, l’Instad observe un repli entre 2019 et 2022. L’incidence est passée de 38,5 % en 2019 à 36,2 % en 2022, soit une baisse de 2,3 points de pourcentage. Bien que l’évolution de la pauvreté monétaire soit plus favorable en milieu rural, elle y demeure plus prépondérante qu’en milieu urbain.
Le taux de pauvreté en milieu rural est passé de 44,2 % en 2019 à 40,6 % en 2022 (soit une baisse de 3,6 points de pourcentage). En milieu urbain, il est passé de 31,4 % en 2019 à 30,8 % en 2022 (soit 0,6 point de baisse).
Par rapport à l’année 2019, l’incidence de la pauvreté monétaire a connu une baisse variant de 0,6 à 7,4 points de pourcentage dans sept départements : Littoral, Ouémé, Collines, Borgou, Atlantique, Atacora et Plateau, sur les douze que compte le pays.
La pauvreté monétaire est évaluée par la comparaison du niveau de vie des individus mesuré par la consommation annuelle par tête, en référence à un seuil. Le seuil de pauvreté correspond à la valorisation d’un panier minimal de biens indispensables pour le bien-être d’un individu pendant une année conformément aux habitudes de consommation de la population. Ce seuil permet de catégoriser chaque individu selon sa position, en dessous ou au-dessus de ce seuil.
Source : La Nation (Quotidien National)