Le Togo s’est doté d’une nouvelle institution de gestion des aires protégées, l’office national des aires protégées (ONAP), suite à l’adoption jeudi en conseil des ministres, d’un décret portant sa création, attributions, organisation et fonctionnement.
Les aires protégées sont des surfaces identifiées, délimitées géographiquement et gérées selon des normes précises.
Dans l’histoire du Togo, les années 90 ont été marquées par une pression des populations riveraines sur ces réserves, dans le souci de satisfaire leurs besoins vitaux et sociaux économiques. Ces pressions sont essentiellement dues aux activités agricoles, aux pâturages, aux braconnages, à la carbonisation, à la déforestation et l’érection des maisons d’habitations, ce qui a entrainé le délitement progressif de ces aires protégées.
« L’audit institutionnel de la gestion des ressources naturelles dans notre pays a relevé la nécessité de confier la gestion des aires protégées nationales à une structure autonome pour une meilleure efficacité des interventions », souligne le gouvernement.
Le décret met en place et organise l’ONAP, établissement public à caractère administratif, doté de l’autonomie de gestion administrative et financière. Cette structure est placée sous la tutelle technique du ministère chargé des aires protégées et la tutelle financière du ministère chargé des finances et travaillera à la définition d’une vision stratégique et financière sur le long terme, dans un cadre budgétaire cohérent.
L’ONAP aura notamment pour mission de « mettre en œuvre la politique forestière nationale en matière de gestion durable des parcs nationaux, des réserves de faune, des réserves de gestion des habitats et des espèces, des zones de gestion des ressources naturelles, des zones d’intérêt cynégétique et des jardins zoo-botaniques ».
« Il permettra un meilleur portage des projets et programmes d’appui au développement des populations riveraines des aires protégées, et l’animation d’un cadre d’échanges favorable à une gestion participative des aires protégées par les populations et le gouvernement », précise le gouvernement.
L’office va, d’une part, assurer une meilleure coordination des interventions, garantir la durabilité des différentes réalisations, et d’autre part, faciliter la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières appropriées pour remplir les missions essentielles de gestion des aires protégées.
« L’ONAP est une institution nouvelle qui va aider à protéger des espaces qui sont reconnus, consacrés, protégés parce que d’une part, ces aires comportent des plantes ou des arbres qui ont des années d’existence, qui sont d’une certaine rareté ou qui comptent une faune (des animaux qu’on ne retrouve plus). Nous avons massacré une bonne partie de notre patrimoine faunique, notre patrimoine lié aux écosystèmes. Ce que nos parents avaient gardé jalousement, parfois, nous les avons détruits. Il était donc nécessaire de trouver un organisme qui nous aide à continuer à protéger ces espaces-là », a expliqué lors d’une conférence de presse Christian Trimua, secrétaire général du gouvernement.
« Car nous savons aujourd’hui que les changements climatiques dépendent de la flore et de la faune. La création de cette institution nous permettra de disposer des plantes ou des animaux qui sont en voie de disparition », a-t-il ajouté.
Rappelons qu’au Togo, 83 aires protégées ont été répertoriées, avec des spécificités pour chaque type d’aire protégée. Ces aires protégées contribuent au maintien de la diversité biologique et des processus écologiques essentiels à la vie. Elles permettent l’évolution dynamique des espèces sauvages à l’intérieur du processus de la sélection naturelle, et ce, à l’abri des pressions et des perturbations anthropiques.
Et une loi est en gestation pour une meilleure gestion de ces aires protégées, le sujet ayant été abordé en conseil des ministres en mai dernier, avec à la clé, l’adoption d’un avant-projet de loi. Principal objectif visé par l’exécutif : catégoriser ces aires et en faire de véritables poumons économiques. FIN
Emile KOUTON (Source: www.agroclimatique.tg)