Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) étaient au centre d’un débat samedi à Lomé dans le cadre de la 17ème édition du festival de +films alimenterre+, une composante de la +Campagne Alimenterre+ pilotée par l’Ong OADEL (Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local).
Un OGM est un être vivant dont le matériel génétique a subi une transformation spécifique par la méthode appelée transgénèse.
Cette année, ce festival est organisé par l’Ong OADEL en collaboration avec INADES-Formation.
Le Festival Alimenterre est un événement annuel qui vise à faire des projections de films documentaires suivies de débats. Des représentants d’institutions de l’Etat, des organisations de la société civile, des organisations communautaires prennent part à la rencontre afin d’enrichir les débats.
Et c’est le film : « L’Afrique, les OGM et Bill Gates », portant sur l’introduction des OGM dans certains pays africains, qui a suscité de grands débats.
Le documentaire de plus d’une heure d’horloge parle de l’introduction des OGM en Afrique à travers les moustiques OGM au Burkina Faso ou encore des variétés de manioc ou d’autres produits agricoles.
« Dans le cadre de notre festival de films alimenterre, nous avons décidé de faire cette projection sur les OGM avec pour titre +L’Afrique, les OGM et Bill Gates+. Généralement quand nous parlons de l’alimentation, il y a beaucoup de questions notamment sur les OGM. Si nous en avons au Togo et les conséquences sur notre santé, si certaines maladies sont dues à ces OGM. Est-ce que l’agriculture togolaise sera dépendante de cette technologie ? Pour nous, cet évènement est une occasion pour montrer ce que la science et les technologies ont prouvé en ce qui concerne les OGM et l’alimentation et également de recueillir les questions sur ces OGM pour plus d’éclaircissement », a indiqué Maxwel Atidigah (coordonnateur des programmes à l’OADEL).
Les échanges ont surtout porté sur l’impact inconnu des OGM sur la santé, l’environnement et autres domaines ainsi que la position du Togo en ce qui concerne l’utilisation de cette technologie.
« Les pays africains sont à leur début en matière d’utilisation des OGM et c’est maintenant que les textes juridiques sont en train d’être élaborés en matière d’OGM. Le Ghana et le Burkina ont déjà des produits à base d’OGM. Mais au Togo, nous n’avons pas encore reçu de demande d’introduction d’OGM. Il faut attendre des années pour que les pays qui les ont adoptés puissent voir les résultats », a souligné Dr Ekanoao Tedihou de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA).
« Pour le Togo, nous n’avons pas encore un problème qui mérite le recours aux OGM comme solution drastique. Nous avons des maladies de plantes, mais nous les gérons comme nous pouvons. Les OGM ne servent pas qu’en agriculture, mais dans beaucoup d’autres domaines comme la santé. Il faut voir au cas par cas, connaître les risques avant de vouloir s’engager ou non », a-t-il précisé.
Notons que l’utilisation la plus connue des OGM est dans le domaine agricole, avec en particulier l’utilisation de plantes ou d’animaux génétiquement modifiés. Cependant, les OGM sont également largement utilisés pour notamment la recherche fondamentale pour mieux comprendre certains mécanismes biologiques et l’industrie, afin par exemple de produire certaines molécules d’intérêt. Ces OGM servent également dans le secteur de la santé où des micro-organismes OGM sont utilisés pour la production de vaccins ou de médicaments (insuline par exemple) ou encore comme vecteur pour des thérapies géniques. FIN
Chrystelle MENSAH