De 2018 à 2022, les attaques en mer ont considérablement baissé dans le golfe de Guinée, passant de 68 à 15. Au premier trimestre 2023, il n’a été signalé que 3 incidents, affichent des chiffres officiels.
Les plans stratégiques mis en place depuis 2013 par les 11 Etats côtiers de la sous-région ouest africaine portent leurs fruits : patrouilles, partages d’informations, concertations périodiques, exercices de simulation impliquant plusieurs pays dont des partenaires etc…
Et c’est ce genre d’exercice de simulation qui s’est déroulé ce jeudi dans les eaux togolaises : une grande « démonstration d’assaut de vive force sur un navire piraté », marquant la fin de l’exercice maritime « Grand African NEMO (Navy’s Exercise for Maritime Operations) 2023 », qui s’est déroulé du 10 au 15 octobre, impliquant plus de 3.000 éléments.
Le scénario : ce jeudi, peu avant 7H GMT, le centre des opérations de la marine togolaise a constaté que le navire pétrolier « TM Balvenie » battant pavillon panaméen, qui avait demandé et reçu l’autorisation de faire des opérations de bunkering avec un autre navire dans la rade de Lomé, a subitement changé de cap. Le centre des opérations appelle le navire pour mieux cerner ses intentions. Mais, ce dernier ne répond pas. Un compte rendu a été immédiatement fait au Commandant marine, qui a aussitôt dépêché le patrouilleur Agou, qui dans la zone n’a pu entrer en contact avec le navire en détresse dont le capitaine, a finalement fait signe : des pirates ont pris d’assaut le bateau, mais les membres de l’équipage ont réussi à se réfugier dans la citadelle.
A l’aide des jumelles, les veilleurs du patrouilleur Agou ont pu identifier le navire et des mouvements des individus cagoulés, avec une attitude menaçante. Appuyés par un aéronef de l’armée de l’air à bord duquel se trouvaient les tireurs, les embarcations rapides type Etraco vont manœuvrer et accoster le long du navire piraté. Au bout de quelques minutes, les pirates ont été neutralisés et l’équipage du navire sauvé.
Cette démonstration a été exécutée par l’équipe fusiliers marins commandos de la marine nationale togolaise.
« C’est la 7è édition de l’exercice +Grand African NEMO+, un exercice annuel qui vise à rassembler les acteurs du monde maritime du Golfe de Guinée, afin de partager nos connaissances pour contrer ces menaces en mer. Et ce sont des scénarios réalistes pour s’entraîner, afin de faire face à ces criminels de la mer », a souligné le capitaine de frégate Gérard Kérébel, officier de marque.
« Cet exercice vient en appui à l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé. Il faut qu’on comprenne que les problématiques que nous avons développées sont nos propres problématiques et nous devons mobiliser les ressources », a appuyé le Contre-Amiral Abdou Sene, chef d’Etat-major de la marine sénégalaise.
L’exercice Grand African NEMO a pour objectif de contribuer au renforcement des différents maillons de l’architecture de coopération interrégionale issue du Sommet sur la sécurité maritime de Yaoundé. Il offre aux marines participantes, une opportunité de confronter leurs tactiques de lutte et de partager leurs savoir-faire respectifs dans l’optique d’améliorer leur niveau opérationnel dans les domaines relevant de l’action de l’Etat en mer.
L’exercice – qui intervient au lendemain du Le 7ème symposium des chefs d’Etat-major des marines du Golfe de Guinée – est piloté par le navire français Mistral qui opère dans le cadre de la mission Corymbe, qui contribue à la sécurisation maritime du golfe de Guinée.
S’étendant sur 5.707 kilomètres de rivages de l’Afrique de l’Ouest, allant du Sénégal à l’Angola, le golfe de Guinée est une région maritime de premier plan. Située à la croisée des grandes routes maritimes, la région abrite d’importantes ressources naturelles, notamment pétrolifères, halieutiques, ainsi que des minerais qui sont propices à la convoitise et au développement d’activités illicites. FIN
Junior AUREL