Les effets du changement climatique font perdre chaque année, des dizaines de milliards de F.CFA aux Institutions financières africaines, notamment les Institutions de microfinances : telle est la conclusion dégagée ce mardi à Lomé, lors d’un panel après l’ouverture officielle de la Semaine Africaine de la Microfinance.
Le Togo abrite cet événement, après la Tanzanie, le Sénégal, l’Ethiopie, le Burkina Faso et le Rwanda.
Les travaux qui prendront fin le 20 octobre, rassemblent dans un grand hôtel de la capitale togolaise, des chefs de gouvernement, ministres, représentants des organisations internationales, investisseurs, chercheurs, banquiers, innovateurs et institutions de microfinances, de 58 pays dont 40 africains.
Cette rencontre permettra aux participants d’échanger sur les enjeux de la finance inclusive sur le continent. Ainsi, sont prévues, plusieurs activités : panels, keynotes, ateliers, plénières et sessions parallèles).
Et l’un des panels animés ce mardi, a porté sur les effets du changement climatique sur les Institutions financières africaines notamment des Institutions de microfinance. Le constat est amer : les catastrophes naturelles – sécheresse, inondations, avancée de la mer… – ont des effets énormes sur les activités de ces structures. Les pertes subies chaque année, sont estimées à des dizaines de milliards de F.CFA.
Une institution de microfinance accompagne les clients qui n’ont pas accès aux banques classiques. A l’instar d’une banque, une institution de microfinance octroie des crédits. Toutefois, le montant des prêts est inférieur à celui des prêts accordés par les banques traditionnelles. Ces petits prêts sont connus sous le nom de microcrédits.
« Nous avons parlé des risques directs auxquels font face ces institutions de microfinances en Afrique. Il a été notamment rappelé l’importance de former et d’éduquer les populations pour qu’elles puissent s’adapter aux effets du changement climatique dans le but d’augmenter leur résilience », a souligné Simon Agez (consultant PHB).
Les participants au panel se sont appesantis sur les risques liés à la baisse de l’épargne, car les clients sont surtout impactés par les changements climatiques. Ils ont également trouvé quelques approches de solutions.
« Nous avons abordé les risques liés à la baisse de l’épargne, puisque si les clients sont impactés par les changements climatiques, ils n’ont pas assez d’épargne pour constituer de l’épargne au niveau des institutions financières. Hormis cela, il y a des risques d’impayés puisqu’un client qui est financé et qui n’arrive pas à vendre ou à produire, ne peut pas non plus payer l’institution financière. Ces différents risques entraînent une baisse de la rentabilité même des Institutions financières », a expliqué Mme Basilia Zankou (DG par intérim Sogemef).
« Ces différents risques entraînent une baisse de la rentabilité même des Institutions financières », a-t-elle précisé.
Mais, les risques varient d’un pays à l’autre et d’une région à une autre. Comme approches de solutions, les participants ont surtout mis l’accent sur la sensibilisation et la formation.
« Il faut former le personnel et mettre en place des appuis technique et financier. Il faut également mettre en place un produit assurantiel qui pourrait aider les institutions financières à rentrer dans leurs fonds en cas d’impact », a souligné Mme Zankou.
Pour Aliou Abdoulaye Touré (responsable de microfinance au Mali), il faut sensibiliser les acteurs du secteur de la microfinance y compris les agents des Institutions de la microfinance pour qu’ils maîtrisent les conséquences et tous les contours des changements climatiques. FIN
Junior AUREL (Source: www.agroclimatique.com)