Ce 5 octobre 2023 marque le 33 anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1990. Pour la petite histoire, ce jour rappelle le plus grand soulèvement populaire qu’a connu le Togo. Le procès de deux jeunes étudiants Dossouvi Logo et Agbélengo Doglo arrêtés pour distribution de tracts, a débouché sur une grande révolte populaire dans la capitale. Pour bon nombre d’historiens, le 5 octobre est une « date charnière dans l’histoire du Togo », car elle a déclenché plusieurs changements.
Et « où en sommes-nous 33 ans après le 5 octobre 1990 » ? s’est interrogée la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile), lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Lomé.
Les responsables de ce regroupement accusent le régime en place, de « récupérer les acquis » de cette lutte à coup de « tripatouillages constitutionnelles, d’organisations d’élections frauduleuses, de massacres et de répressions féroces de toute contestation et velléité de revendications, d’emprisonnement des opposants… « .
« Les dernières élections présidentielles se sont soldées par une contestation comme à l’accoutumée, et le pire est que les prochaines élections législatives semblent être dans l’impasse, alors que nous sommes à deux mois environ de l’échéance constitutionnelle fixée pour la tenue de ces élections », relève la DMP dans une déclaration.
Les élections législatives et régionales sont normalement prévues pour cette année. Mais aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de ces scrutins.
La DMP exige « la libération des prisonniers politiques et d’opinion, le retour en toute sécurité de tous les exilés politiques dont le Patriarche Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo, et tous les autres togolais contraints de rester en exil, la revue du découpage électoral, la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)… ».
Elle a fortement critiqué la gestion du régime en place, dénonçant notamment « l’impunité ».
Concernant le processus électoral en cours, ce regroupement, martèle : « La DMP n’acceptera pas que du fait du régime, il y ait une prolongation de fait ou organisée par le pouvoir de manière unilatérale en se servant de la Cour constitutionnelle qu’on essaie de reconstituer à la va vite sans discussions préalables au sein de la classe politique ».
« Toute décision sur la prolongation éventuelle du mandat de l’actuelle Assemblée nationale devra être le résultat de discussions franches et sincères… », a-t-elle averti. FIN
Bernadette AYIBE/Rédaction