Une trentaine d’acteurs locaux engagés dans la prévention et la lutte contre la violence ont démarré ce lundi à Lomé, un atelier de cinq jours sur la prévention et la réponse à la violation sexiste au Togo, a constaté une journaliste de Savoir News.
Prennent part à cette rencontre, des représentants de la police, des organisations de la société civile, des médias, des organisations confessionnelles, des chefs traditionnels et communautaires, des enseignants et du pouvoir judiciaire.
Cette formation est organisée par la Branche togolaise du Réseau Ouest-Africain pour l’édification de la Paix (WANEP-TOGO) en collaboration avec le centre international Kofi Annan de Formation au maintien de la paix (KAIPTC) dans le cadre de la prévention et de la lutte contre les violences basées sur le genre.
Elle vise notamment à renforcer les capacités de ces acteurs pour prévenir et combattre efficacement la violence sexiste en Afrique.
« La formation est conçue sur mesure avec pour objectifs, entre autres, de fournir à un échantillon représentatif d’acteurs locaux, des connaissances et des compétences requises en vue de prévenir et de répondre efficacement à la violence sexiste au Togo en particulier et sur le continent africain dans son ensemble. L’atteinte aux principes fondamentaux d’égalité, de justice et de droits de l’homme doit être éradiquée sous notre surveillance à travers le renforcement des capacités locales. Nous donnons aux particuliers et aux communautés, les moyens de participer activement à la prévention et à la lutte contre la violence sexiste, favorisant ainsi une culture de paix, d’égalité, et le respect de tous », a indiqué Maj Gen Richard Addo Gyan (commandant du KAIPTC).
« Cette initiative fait partie de l’objectif stratégique global du KAIPTC qui vise à renforcer la capacité africaine à mettre pleinement en œuvre le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo), la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies et résolutions de suivi sur les femmes, la paix et la sécurité dans le contexte de l’Afrique, avec un accent particulier sur l’assistance à apporter aux Etats membres pour éliminer la violence sexiste », a-t-il ajouté.
Cet atelier se veut également un cadre de partage d’outils et d’expériences pour mieux faire la lutte contre les violences sexistes au Togo.
Selon les statistiques du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, de janvier 2022 à ce jour, 2800 cas de violences sexistes ont été formellement enregistrés dans les centres d’écoute étatiques du Togo. 2400 cas représentant plus de 80% de ces plaintes sont des cas liés aux violences faites aux femmes.
« Nous organisons cet atelier avec le centre Kofi Annan du Ghana qui est dans un processus de renforcement des capacités des acteurs nationaux, et le Togo bénéficie cette semaine de la 8ème session organisée en Afrique de l’ouest. C’est un programme sous-régional qui vise à renforcer les capacités des acteurs au niveau national, afin de leur permettre de partager leurs expériences, mais aussi de partager des outils de travail », a précisé Mme Novieku Pyalo Da-Do Yram Nora (coordonnatrice nationale WANEP Togo).
Au cours des travaux, les thématiques comme celles des concepts clés des violences basées sur le genre (VBG), les enquêtes sur les lieux de récurrence des VBG, l’élaboration des plaidoyers relatifs à la violence sexiste, le rôle des médias dans l’élaboration de ces plaidoyers …. seront abordées.
Il faut rappeler que le KAIPTC est le centre d’excellence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) en matière de paix et de sécurité dans la région et reste déterminé à promouvoir l’opérationnalisation du programme Femmes, Paix et Sécurité (FPS) en Afrique et au-delà.
L’Institut Femmes, paix et sécurité du centre a été transformé en Institut Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité (WYPSI) en vue de traiter les questions liées aux femmes, à la paix et à la sécurité, ainsi qu’aux programmes Jeunes, paix et sécurité comme le prévoient respectivement les résolutions 1325 et 2250 du conseil des Nations. FIN
Chrystelle MENSAH