La rentrée diplomatique 2023-2024 s’est déroulée lundi à Lomé, rencontre marquée par une conférence inaugurale axée sur le thème : « Les transitions démocratiques en Afrique entre rêves et réalités ».
La conférence a été animée par l’ancien Premier ministre de transition au Togo (1991-1994), Me Joseph Kokou Koffigoh, en présence du ministre des affaires étrangères Robert Dussey.
Ont également participé à la rencontre, des diplomates, des représentants d’organisations internationales dont ceux des agences du système des Nations Unies ainsi que des cadres des secteurs privé et public.
Dans son intervention à l’ouverture de cette rentrée diplomatique, le ministre des affaires étrangères a décliné les objectifs de ce rendez-vous annuel et a rappelé les orientations stratégiques de la diplomatie togolaise, définies par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, relatives entre autres, à « l’engagement au service d’une communauté ouest-africaine pacifique, d’une Afrique moins vulnérables aux chocs, stable, forte et audible sur la scène internationale et pour un monde plus juste et équitable ».
Selon lui, le Togo « ne peut abandonner les pays frères qui sont en crise, en guerre et en transition politique qui constituent des moments d’incertitudes majeures et les efforts de médiation et de facilitation à l’échelle de la région et du continent seront renforcés tout au long de l’année ».
« La diplomatie togolaise valorise l’expertise africaine dans la recherche de solutions aux problèmes africains et c’est la meilleure façon pour l’Afrique de limiter les ingérences extérieures qui ont contribué ces dernières années à attiser les foyers de tensions et à mettre le continent en difficulté », a souligné le chef de la diplomatie togolaise.
‘L’Afrique est sous le feu de l’actualité’
« Notre continent, l’Afrique est sous le feu de l’actualité pour différentes raisons et ces raisons viennent conforter les grandes orientations. Le thème a été choisi par l’ancien Premier ministre lui-même et nous interpelle sur le destin et le devoir des transitions démocratiques en Afrique », a précisé M.Dussey.
Dans son exposé, l’ancien Premier ministre de transition au Togo (1991-1994) a présenté sa vision des transitions démocratiques en Afrique, qui sont à la fois des « occasions d’espoirs, d’incertitudes et parfois de désespoirs ».
« La réalité des transitions politiques, c’est qu’elles ne sont pas toujours des occasions faciles où les espoirs deviennent des réalités », a relevé Me Joseph Kokou Koffigoh.
« Les transitions démocratiques des années 90 voulaient concrétiser un rêve : celui de l’état de droit sur tout le continent africain. Elles ont en partie atteint leurs objectifs en faisant de la démocratie pluraliste le régime politique désormais accepté par tous. Les transitions se sont toutefois heurtées çà et là à la dure réalité du pouvoir et à des tentatives de remise en cause », a-t-il poursuivi.
Ce dernier a surtout mis l’accent sur les nouveaux défis auxquels fait face l’Afrique : « Les défis liés à l’organisation d’élection sans violence, au renforcement des institutions qui concourent à l’état de droit notamment le bon fonctionnement de la justice, le défi sécuritaire qui est permanent et qui touche la quasi-totalité des pays africains, le défi de la souveraineté économique et monétaire (les questionnements autour du franc CFA et de la création d’une monnaie commune dans certaines sous-régions comme la CEDEAO), la crise migratoire et enfin le problème endémique du chômage des jeunes ».
L’ancien Premier ministre togolais a formulé une série de recommandations pertinentes, relatives à la conduite des transitions politiques qui doivent être « inclusives, pacifiques et orientées vers la restauration de l’ordre constitutionnel à travers des élections libres et transparentes ».
Précisons que l’Afrique de l’ouest fait face ces dernières années à des coups d’Etat. La sous-région a été secouée par six coups d’Etat en moins de 3 ans : Niger (2023), Burkina Faso (deux coups en 2022), la Guinée (2021) et le Mali (deux coups : 2020 et 2021). L’Afrique centrale est aussi contaminée avec le récent coup d’Etat perpétré au Gabon.Tous ces pays sont confrontés à des transitions et aucune date n’a encore été fixée pour la tenue des élections. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction
