L’Association des Femmes Professionnelles des Médias (AFPM) a organisé vendredi à Lomé, une conférence-débat pour mettre en lumière les défis et les obstacles auxquels les femmes des médias sont confrontées dans l’exercice de leur profession.
Placée sous le thème : « Harcèlement des femmes professionnelles de médias, un frein à l’épanouissement socio-professionnel », cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la femme africaine célébrée chaque 31 juillet.
La conférence-débat s’est déroulée en présence des patrons de presse, plusieurs journalistes (hommes et femmes), des étudiants de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) et plusieurs stagiaires.
Il était question au cours de cette conférence, de sensibiliser le public à la réalité du harcèlement des femmes des médias en Afrique surtout au Togo ; encourager le dialogue et les échanges d’expériences, entre les femmes des médias, les organisations de défense des droits des femmes et les décideurs ; proposer des solutions et des stratégies pour lutter contre le harcèlement et créer un environnement plus sûr pour les femmes des médias et sensibiliser la jeunesse estudiantine surtout les filles sur les questions de dignité de la femme.
« Le harcèlement des femmes dans les médias est une réalité inacceptable qui menace notre épanouissement socio-professionnel, notre liberté d’expression et notre dignité en tant que femmes et professionnelles. Nous évoluons dans le domaine des médias et sommes confrontées à des défis uniques, à des obstacles qui peuvent parfois sembler insurmontables. Malgré les progrès réalisés en matière d’égalité de genre, nous savons que le harcèlement, sous toutes ses formes, demeure une réalité pour bon nombre d’entre nous », a laissé entendre Elisabeth Apampa (Présidente de l’AFPM-Togo).
« Dans les médias, nous avons remarqué que nos stagiaires, nos sœurs qui viennent souvent se confier à nous, sont véritablement dans cette culture du silence et de la peur. Elles n’arrivent pas à porter plainte. C’est lorsqu’elles se sentent véritablement plus mises en confiance, qu’elles commencent par dire certaines choses,mais taisent d’autres. Lorsque cette initiative de lancer cette association est arrivée, avec les autres consœurs, on n’a fait le constat que nous n’en parlons pas souvent mais, il y en a d’autres qui ont vécu des choses, pas forcément les mêmes choses mais cela touche à la question du harcèlement. Il faut poser le débat et briser le silence sur le sujet », a-t-elle expliqué.
Le thème de la rencontre, comme l’a souligné Mme Apampa, est une prise de position audacieuse pour élever le ton sur cette réalité inacceptable.
Parmi les formes de harcèlement que les femmes des médias peuvent malheureusement rencontrer, il y a entre autres : le harcèlement verbal avec des commentaires dégradants, les comportements intimidants, le harcèlement psychologique avec des dévalorisations répétées, le harcèlement sexuel avec des avances non désirées, la cyberintimidation avec des attaques en ligne, et les discriminations professionnelles qui les écartent d’opportunités en raison du refus des avances.
Une quarantaine de témoignages (cas de harcèlements) dans les médias ont été enregistrés dont 10 seulement ont été joués à l’assistance lors de la rencontre. Plusieurs sont relatifs à l’humiliation verbale et à des intimidations.
« Les témoignages que nous avons écoutés, nous ont édifiés et nous ont permis de comprendre que les mêmes choses que nous critiquons et dénonçons dans d’autres milieux, se passent chez nous », a remarqué Arimiyao Tchagnao (président du CONAPP).
Des recommandations concrètes pour les médias, les gouvernements et les organisations de la société civile sont sorties de cette rencontre.
Rappelons que l’Association des Femmes Professionnelles des Médias (AFPM) vise à promouvoir et valoriser les femmes dans leur profession. Elle a pour but de contribuer à la valorisation, la promotion des femmes dans les médias en mettant un accent particulier sur les opportunités qu’offre aujourd’hui le numérique. FIN
Bernadette AYIBE