Un opposant, député et ancien ministre de la République démocratique du Congo, Chérubin Okende, cadre du parti du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, a été retrouvé mort jeudi à Kinshasa, le corps criblé de balles, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon l’entourage de Moïse Katumbi, M. Okende s’était rendu mercredi à la Cour constitutionnelle et ses proches n’avaient plus de nouvelles de lui.
Il a été retrouvé mort jeudi matin dans sa voiture sur une grande avenue de Kinshasa. Cette affaire survient alors que le climat politique est très tendu à l’approche des élections prévues en fin d’année.
« C’est un assassinat politique (…), un guet-apens (…), nous allons faire une enquête indépendante pour savoir la vérité, on ne fait plus confiance à nos institutions », a réagi sur RFI M. Katumbi.
« On veut nous réduire au silence », a poursuivi le candidat à la présidentielle, dont un proche conseiller a par ailleurs été arrêté fin mai à Kinshasa et est détenu depuis.
Dans un message transmis par la présidence et diffusé sur les réseaux sociaux, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dit avoir appris « avec consternation » la mort de M. Okende « dans des conditions tragiques ».
« Il enjoint à la justice de faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble », ajoute-t-il. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a également indiqué sur Twitter que le gouvernement avait « appris avec effroi l’assassinat » de Chérubin Okende.
« Tout en condamnant cet acte odieux, il a instruit tous les services de sécurité de faire diligence pour une enquête minutieuse ».
M. Okende, 61 ans, avait démissionné en décembre dernier de son poste de ministre des Transports en même temps que deux autres ministres pro-Katumbi. Moïse Katumbi, riche homme d’affaires, ancien gouverneur de la région minière du Grand Katanga, venait alors d’annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti, « Ensemble pour la République », de la coalition au pouvoir.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, sera candidat à sa réélection. A ce jour, plus d’une dizaine d’opposants ont annoncé leur intention de se présenter face à lui.
Les principaux, dont Moïse Katumbi, considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections biaisées risquant de mener à la fraude et au chaos.
SOURCE : AFP