Un atelier-production sur l’élaboration et la gestion des projets sensibles au genre, regroupant une trentaine acteurs de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle (AENF) du Togo, a démarré lundi à Kpalimé, localité située à environ 120 km au nord de Lomé.
Prennent part à cet atelier de six jours, des opérateurs de l’AENF, des membres des cadres régionaux de concertation en AENF, des cadres du ministère de la planification, du développement et de la coopération.
La rencontre est initiée par le ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, à travers la direction générale de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle (AENF), avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies de l’Éducation la Science et de la Culture. Elle s’inscrit dans la droite ligne des activités à réaliser pour l’atteinte des objectifs de la feuille de route gouvernementale.
L’objectif est de contribuer à l’amélioration de la qualité du pilotage des programmes et projets sensibles au genre dans le sous-secteur de l’AENF. Il sera question de renforcer les capacités des acteurs du sous-secteur de l’AENF en matière d’élaboration et de gestion des projets sensibles au genre et de disposer d’un draft de document de projet sensible au genre dans le domaine de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle.
Pendant les six jours, des modules en élaboration et gestion de projets sensibles au genre leur seront présentés pour renforcer leurs capacités.
Cette session sera l’occasion pour les participants de s’exercer dans une sorte de formation-production à l’élaboration de projets de manière qu’à la fin, avec l’aide des consultants, ils produisent un draft de document de projet sensibles au genre dans le sous-secteur de l’AENF, qui tient compte des réalités du terrain.
En effet l’analyse diagnostique de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle (AENF) dans le cadre de l’élaboration de la SNAENF fait ressortir aussi bien des avancées enregistrées que des défis à surmonter. Ces défis sont entre autres relatifs à l’offre d’alphabétisation qui est insuffisante et peu diversifiée.
Selon l’enquête QUIBB de 2015, le taux d’analphabétisme des individus âgés de 15 ans et plus est de 36,4 %. Ce taux présente toutefois des disparités selon différentes caractéristiques : les femmes sont plus atteintes par le phénomène de l’analphabétisme que les hommes : 48,9% contre 22,9%.
En fonction du milieu de résidence, le taux d’analphabétisme est de 19,9% en milieu urbain et de 50,5% en milieu rural. En considérant les domaines d’étude du QUIBB 2015, le taux d’analphabétisme est de 15,4% pour le Grand Lomé ; 27,3% pour les autres milieux urbains et 50,5% pour le milieu rural.
Abété Baoumodom (directeur général de l’Alphabétisation et de l’Éducation non formelle) a relevé l’accompagnement de l’UNESCO dans la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes du ministère, dont cette formation sur l’élaboration et la gestion des projets sensibles au genre.
Il a invité les participants à faire en sorte qu’au sortir de cet atelier, ils aient un draft de document avancé qui amènerait l’UNESCO à les appuyer davantage. Aussi les a-t-il conviés à s’investir dans l’élaboration du document qui tient compte des réalités du terrain.
Pour Dr. Dussimélé Komlavi (représentant de la secrétaire générale de la Commission nationale togolaise pour l’UNESCO), toutes les formes de discrimination fondées sur le genre sont des violations des droits humains.
Il a montré l’importance de cette formation et précisé qu’étudier la question du genre revient entre autres à faire comprendre les différents processus qui déterminent la manière dont le genre est construit pour mieux lutter contre les discriminations et stéréotypes pour plus davantage d’égalité et de diversité.
La dimension commerciale de l’égalité entre les hommes et les femmes, a souligné Dr. Dussimélé, peut comporter des avantages non financiers tels que la meilleure gouvernance, la cohésion et la créativité stimulées par la diversité dans la gestion des projets. FIN
De Kpalimé, Alex Edouh