Croissance en hausse, inflation en baisse, taux d’endettement public en recul. 60% à fin mars 2023, contre 66% à fin décembre 2022, en dessous de la norme communautaire plafond de 70%.
Telles sont les grandes tendances annoncées jeudi dernier par Sani Yaya (ministre de l’économie et des finances) lors de la deuxième réunion ordinaire du Conseil National du Crédit au titre de l’année 2023.
Sur les quatre premiers mois de l’année, il est observé une évolution favorable de la conjoncture économique.
Voici quelques commentaires du ministre sur l’environnement économique et financier, lors de la rencontre
Le premier porte sur la situation économique
Sur les quatre premiers mois de l’année, il est observé une évolution favorable de la conjoncture économique. En effet, une tendance haussière est notée au niveau des indices de la production industrielle, des chiffres d’affaires dans le commerce et dans les services marchands.
En outre, la campagne agricole en cours a globalement bien démarré, avec une bonne répartition spatio-temporelle des précipitations sur toute l’étendue du territoire national.
Par ailleurs, l’indice du climat des affaires poursuit sa tendance haussière, ce qui traduit le maintien de la confiance des chefs d’entreprise et des opérateurs économiques sur l’orientation favorable des activités.
Ces évolutions confirment la prévision du taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) à 6,6% en 2023, contre les réalisations de 5,8% en 2022 et 6% en 2021. Tous les secteurs contribueront à cette croissance économique, en particulier le secteur tertiaire dont la contribution est projetée à 4%.
Ce contexte économique favorable s’accompagne d’une décélération du rythme de progression du niveau général des prix, ainsi que d’un endettement soutenable.
En effet, le taux d’inflation s’est établi à 5,8% à fin mai 2023, contre 8% un an plus tôt, en liaison principalement avec :
● les bons résultats de la campagne agricole précédente qui ont permis un approvisionnement favorable des marchés ;
● et les impacts des diverses initiatives du Gouvernement visant à lutter contre la cherté de la vie.
Quant au taux d’endettement public, il est ressorti à 60% à fin mars 2023, contre 66% à fin décembre 2022, en dessous de la norme communautaire plafond de 70%.
Mon deuxième commentaire concerne le financement de l’économie et la situation du secteur financier
Sur ce volet, j’ai noté quelques évolutions encourageantes.
Il s’agit, en premier lieu, de la forte mobilisation par le Trésor public des ressources sur le marché régional des titres publics. Comme vous le savez, lors de la session de mars dernier, j’ai exhorté les banques à soutenir davantage le Trésor public.
Aujourd’hui, je me réjouis de constater que le taux de couverture des émissions réalisées par le Trésor public au titre du deuxième trimestre 2023 est ressorti à 155%, contre 30% au premier trimestre 2023.
En second lieu, il est constaté un accroissement du volume de crédits octroyés aux opérateurs économiques. En effet, les créances intérieures, c’est-à-dire les financements accordés au secteur privé et à l’État, ont crû de 31% en un an à 1.944 milliards à fin mars 2023.
S’agissant des concours au secteur privé, je note que les financements par affacturage ont connu une progression soutenue avec un encours qui a atteint 19 milliards à fin mars 2023, contre 7 milliards un an plus tôt. De même, les concours par crédit-bail ont également doublé en un an pour ressortir à 23 milliards au 31 mars 2023.
Au total, le taux de financement de l’économie est ressorti à 31% à fin mars 2023, après 29% un an auparavant.
La progression des concours bancaires s’est accompagnée d’une baisse des taux d’intérêt appliqués sur les crédits accordés aux micros, petites et moyennes entreprises. En effet, les taux d’intérêt servis sur les crédits aux micros, petites et moyennes entreprises ont connu des baisses de 50, 120 et 120 points de base en un an à 7,8%, 8,5% et 9,2%, respectivement.
Cette tendance doit être poursuivie, les banques doivent poursuivre dans cet élan.
Comme vous le savez, les micros, petites et moyennes entreprises constituent un maillon central de l’économie. L’appui des banques à ces catégories d’entreprises, à travers entre autres la pratique de meilleures conditions de financement, contribue au renforcement des initiatives du Gouvernement en faveur de ces unités productives.
Mesdames et Messieurs, Je voudrais à présent me réjouir de la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés. En effet, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est passé de 11% au 31 mars 2022 à 9% à fin mars 2023.
Quant aux institutions de microfinance, leur taux brut de dégradation du portefeuille de crédit s’est établi à 5% à fin mars 2023, contre 6% au 31 mars 2022, pour une norme de 3%.
Au regard de ces évolutions positives, je voudrais, encore une fois, féliciter tous les acteurs, en particulier les premiers responsables des banques et des systèmes financiers décentralisés et les invités à poursuivre dans cet élan
Pour clore mes propos, j’encourage les premiers dirigeants du secteur financier à accélérer leurs initiatives dans certains domaines clés. Il s’agit de :
● la poursuite de la digitalisation des services financiers, tout en renforçant la sécurité des systèmes d’information, particulièrement les dispositifs de cybersécurité ;
● l’amélioration continue de la qualité des services financiers, surtout le fonctionnement normal des guichets et distributeurs automatiques de banque, ainsi que la prise en charge diligente des réclamations des clients ;
● la transparence et la célérité dans le traitement des opérations de transfert des opérateurs économiques ;
● et, enfin, l’accroissement continu des financements aux micros, petites et moyennes entreprises, ainsi qu’aux secteurs de l’habitat et de l’agriculture. FIN
Junior AUREL