France/Émeutes : Le domicile d’un maire attaqué à la voiture-bélier, 719 interpellations la nuit dernière

France-Domicile d'un maire attaqué

La nuit dernière, 719 personnes ont été interpellées en France selon le ministère de l’Intérieur. Des émeutes urbaines liées à la mort du jeune Nahel, qui a été inhumé samedi après-midi dans l’intimité. Dans le Val-de-Marne, le domicile d’un maire a été attaqué à la voiture-bélier.

Quelque 719 personnes ont été interpellées en France dans la nuit de samedi à dimanche, lors de la cinquième soirée de violences après la mort de Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.

Le bilan du ministère de l’Intérieur est pour le moment provisoire. A ce stade, 48 policiers et gendarmes ont été blessés, 577 véhicules (contre 1 350 la nuit précédente) et 74 bâtiments ont été incendiés (contre 234 la veille), tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique (contre 2 560 la nuit de vendredi à samedi), a ajouté le ministère.

Dans le détail : 10 commissariats, 10 casernes de gendarmerie et 6 postes de police municipales ont été attaqués également la nuit dernière.

55 interpellations à Marseille

Ces violences sont en diminution par rapport à la nuit précédente assure le ministère de l’Intérieur. 1 311 personnes en tout ont été interpellées dans la nuit de vendredi à samedi en France.

A Marseille, d’après le dernier bilan de la Préfecture des Bouches-du-Rhône, 55 personnes ont été interpellées dans la ville, 71 au total dans le département et sept policiers ont été blessés, dont un à la tête par un tir de mortier.

Ce dernier a été conduit à l’hôpital et s’est vu prescrire sept jours d’ITT. A Paris et en proche banlieue, le bilan des interpellations est passé de 194 à 315 personnes. Dans l’agglomération lyonnaise, 34 personnes ont été interpellées, dont 30 à Lyon.

Dans le Val-de-Marne, le domicile d’un maire attaqué à la voiture-bélier

Le fait majeur de la nuit s’est déroulé à L’haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne. Le domicile du maire Les Républicains, Vincent Jeanbrun, a été attaqué, alors que la famille de l’élu était présente.

Le maire n’était pas sur place mais son épouse et ses enfants ont été pris pour cible. Vers une heure et demie du matin ce dimanche, plusieurs personnes ont forcé le portail du domicile de Vincent Jeanbrun à la voiture-bélier. Ils ont mis le feu à ce véhicule, puis à celui du maire ainsi qu’à ses poubelles.

Selon l’entourage du maire, ils n’ont pas réussi à pénétrer dans le domicile mais ont suivi l’épouse et les enfants du maire jusque dans leur jardin, derrière la maison.

Sous les tirs de mortiers, l’épouse du maire a fait passer ses deux enfants d’une dizaine d’années par-dessus le mur qui sépare leur jardin de celui de leur voisine. Elle a réussi à mettre ses enfants en sécurité mais s’est blessée en passant elle-même le mur.

Elle souffre, selon l’entourage du maire, d’une probable fracture. Dans un communiqué, Vincent Jeanbrun assure que l’un de ses enfants a aussi été blessé.

Enquête ouverte pour tentative d’assassinat

« Cette nuit, un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie. Mon domicile a été attaqué et ma famille victime d’une tentative d’assassinat », écrit-il sur Twitter, « ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais. Je ne reculerai pas ». Sur Twitter, la préfète du Val-de-Marne dit condamner « avec force l’attaque cette nuit contre le domicile du maire de L’haÿ-les-Roses ». Pour le moment, aucune interpellation n’a été annoncée dans cette affaire. Une enquête ouverte pour tentative d’assassinat, selon le parquet de Créteil.

La mairie de L’haÿ-les-Roses a été attaquée dès le début des violences urbaines. Elle a été renforcée il y a trois jours par des fils barbelés et des barrières de sécurité pour empêcher les dégradations. La mesure avait fait l’objet d’un reportage, passé dans le 20h de France 2 ce samedi soir. Vincent Jeanbrun réclamait aussi depuis plusieurs jours la mise en place de l’état d’urgence, mais il n’y avait eu aucune menace particulière à son encontre, selon son entourage.

Parmi les autres faits marquants de la nuit dernière : un local associatif a été incendié à Mantes-la-Jolie et un autre à Limay (Yvelines). Un bureau de la maison de la justice et du droit du quartier de Wiesberg à Forbach (Moselle) a également été incendié.

Franceinfo a également appris dimanche que deux policiers parisiens de la brigade anticriminalité (BAC) ont été blessés par des tirs d’arme à feu dans la nuit de samedi à dimanche dans le 13e arrondissement de Paris. Une enquête a été ouverte pour « tentative d’homicide volontaire », a précisé le parquet de Paris.

SOURCE : AFP