De nos jours, de plus en plus de jeunes filles reviennent vers les cheveux naturels, un comportement qu’encourage Mme Amewoui à travers « Bio Beauty Nappy Hair SPA », un salon de coiffure uniquement dédié au traitement de cheveux 100% naturels.
Après une longue formation sur le traitement de ce type de cheveux, Mme Améwoui a pensé faire un retour à la source pour inciter les femmes à opter pour le concept Nappy (Natural and Happy) au détriment des défrisages, sources d’irritation et de divers effets négatifs dont un risque accru de cancer de l’utérus.
« Une Nappy est une femme d’origine africaine ayant une texture afro crépue et qui souhaite arrêter l’utilisation de produits chimiques qui modifient la nature », a expliqué Mme Victoire Ekoué Améwoui dans cette interview accordée à l’Agence savoir News. Lisez plutôt !
Mme Victoire Ekoué Amewoui, vous faites la promotion de cheveux naturels, et le constat aujourd’hui est que les jeunes filles sont de plus en plus tournées vers les anciennes tresses à l’instar de « Atida ». Selon vous, qu’est-ce qui explique cela ?
Actuellement, il y a une tendance qu’on peut appeler « Retour à la source ». Et c’est sur ça que beaucoup de filles se basent pour revenir aux cheveux naturels. Quant à « Atida », elle n’a jamais perdu sa valeur. La réticence des clientes est liée à la douleur qu’elles éprouvent en faisant cette tresse. Mais nous avons trouvé les bonnes techniques, sans douleur pour redonner vie à « Atida ».
A part « Atida », quels sont les autres types de tresses qui reviennent souvent et pourquoi cette tendance à aller vers les tresses naturelles ?
Nappy Hair SPA est un salon de coiffure uniquement pour cheveux naturel. Nous faisons uniquement que des cheveux naturels. Il y a plusieurs tresses notamment les dreads, les locks, les twists, les mini twists, les micros twists parce que nous notre tendance, c’est d’éviter au maximum les mèches.
Pourquoi vous avez choisi de faire ces genres de tresses ?
J’ai choisi ces genres de tresses parce que, c’est en voie de disparition et il faut quelqu’un pour leur redonner vie. Il faut dire que, depuis ma tendre enfance, quand je vais au salon de coiffure, la tresseuse me disait que j’ai les cheveux trop durs et me proposait le défrisage, ce qui m’agaçait, c’est pourquoi après mes études, j’ai fait plusieurs formations dans le domaine des cheveux naturels. J’ai fait des formations surtout au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Pour les cheveux naturels, nous déconseillons fortement, les sources de chaleur intenses, c’est-à-dire, les lissages, les brossings mais par contre, quand nous faisons les tresses au fil, ça permet d’étirer les cheveux. C’est l’avantage premier.
Aujourd’hui, quels sont les avantages pour une jeune fille, une femme ou une personne quelconque à être Nappy ?
Premièrement, c’est un facteur d’identification. Je suis une africaine, j’ai les cheveux naturels et ça apporte une joie que seule la personne qui est Nappy peut ressentir réellement. L’année passée par exemple, lors de la journée internationale de lutte contre le cancer, nous avons appris, je ne peux pas l’affirmer, que quelque part le défrisage cause les cancers de l’utérus et les fibromes etc. C’est également pour notre santé et le défrisage cause beaucoup de problèmes dont nous-mêmes nous ne nous rendons pas compte.
Combien de clients viennent à peu près par jour ou dans une semaine ? Est-ce que ce sont des jeunes filles ou des vieilles personnes?
Notre cible en général, ce n’est pas seulement les jeunes, c’est à partir d’un enfant de 1 an jusqu’aux vieilles mamans de 100 ans si possible qui désirent faire les cheveux naturels. Et par semaine, nous recevons entre 10 et 15 clientes car nos prix sont abordables.
Les tresseuses n’aiment plus faire Zindomé, pourquoi et qu’est-ce qui en est la cause aujourd’hui ?
Ce n’est pas que les tresseuses ne veulent plus le faire. On pensait que cette technique donnait du volume aux cheveux, ce qui n’est pas le cas. Non seulement prend du temps, mais aussi elle casse les cheveux et ne valorise pas non plus le visage. Et lorsqu’on prend ces 2 heures de temps pour faire ces tresses et qu’on te dit 3000 F.CFA, en réalité la tresse en elle-même ne vaut pas ce prix. Et ça prend plus de temps, ce qui fait que les tresseuses l’ont raillée de leur quotidien.
Vos prestations coûtent combien en général ?
Le minimum, c’est 3.000 F.CFA et cela dépend du modèle, des cheveux de la personne. Car, il y a certains types de cheveux naturels qui donnent beaucoup de travail. Donc, le minimum c’est 3.000 F.CFA.
Quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes filles ou aux mamans qui veulent emprunter le pas ?
Moi personnellement, je les encourage parce que ce n’est pas un chemin aussi facile que ça. Premièrement, il faut aimer les cheveux naturels pour pouvoir le faire. Il ne faut pas faire les cheveux naturels parce que mon amie le fait et je dois aussi le faire. Je dis immédiatement « NON », il faut le comprendre, l’aimer d’abord pour pouvoir le faire facilement.
Aujourd’hui, il y a plusieurs moyens de faire les cheveux naturels sans douleur parce qu’avant, c’est à cause de la douleur que beaucoup de personnes n’arrivaient pas à le faire mais Dieu merci, il y a les salons de coiffure pour les cheveux naturels et leur entretien.
Votre mot de fin
J’encourage tout le monde, pas d’exception parce qu’aujourd’hui, nous voyons des hommes qui se tournent vers la tendance Nappy. J’encourage tout le monde à retourner aux cheveux naturels. Peut-être quand quelqu’un aura l’amabilité de te le conseiller tu n’auras pas cet avantage mais quand toi-même tu t’y lances, tu verras beaucoup d’avantages à faire les cheveux Nappy. FIN
Propos recueillis par Bernadette AYIBE