« Le paludisme est un ennemi tenace de la santé publique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti (Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé) à l’occasion de la 16ème journée mondiale contre le paludisme.
En 2021, cette maladie a tué 619 000 personnes, dont environ 96 % vivaient en Afrique. Le paludisme est six à 20 fois plus susceptible de se propager dans les environnements exposés aux moustiques que le variant Omicron du SARS-CoV-2, a-t-elle ajouté, soulignant que notre Région reste la plus touchée par cette maladie mortelle, en partie parce que trop de personnes n’ont pas accès aux mesures de prévention et aux traitements.
Elle a souligné que près de 30 % des personnes vivant dans la plupart des pays africains n’ont pas accès aux services de santé essentiels et que la majorité des populations sont confrontées à des dépenses de santé trop élevées pour être acceptables.
« Notre région supporte la plus lourde charge de morbidité et de mortalité palustres
« Des inégalités importantes touchent les groupes les plus vulnérables, les jeunes enfants et les femmes, alors qu’environ 80 % des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie touchent des enfants de moins de cinq ans », a-t-elle déploré.
« A elle seule, la Région africaine de l’OMS a enregistré 234 millions de cas de paludisme et 593 000 décès dus à cette maladie en 2021, selon les estimations, ce qui signifie que notre région supporte la plus lourde charge de morbidité et de mortalité palustres, avec plus de 95 % des cas et 96 % des décès notifiés dans le monde », a ajouté Dr Moeti.
Selon la directrice régionale de l’OMS, nous pouvons désormais sauver des millions de vies chaque année de la maladie et des décès dus au paludisme, à la faveur des nouveaux progrès accomplis vers l’élimination de la maladie.
« Pour inverser ces tendances et accélérer les progrès, nous devons repenser et redynamiser nos stratégies en investissant, en innovant et en mettant en œuvre avec intelligence », a-t-elle préconisé.
Selon Dr Moeti, la célébration de la 16e Journée mondiale de lutte contre le paludisme, est un « moment approprié » pour faire le bilan des répercussions dévastatrices que cette maladie entraîne tant sur la vie des populations que sur le développement économique dans la Région.
Elle a expliqué que des efforts concertés donnent des résultats positifs. En 2021, grâce aux mesures prises conjointement par les pays touchés et par les partenaires, la mortalité liée au paludisme a baissé par rapport à 2020, malgré les effets néfastes de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19)
11millions de des décès évités
Elle a cité des exemples de progrès réalisés dans la lutte : « environ 75 % des 171 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide prévues ont été distribuées. Le traitement préventif saisonnier du paludisme a été étendu à près de 45 millions d’enfants dans 15 pays africains, en très forte augmentation par rapport aux 33,4 millions d’enfants qui avaient été touchés par ce traitement en 2020 ».
Dans le même temps, a-t-elle poursuivi, la prestation des services de dépistage et de traitement du paludisme a été maintenue. En outre, plus de 1,6 milliard de cas de paludisme et 11 millions de décès dus à cette maladie ont été évités dans la Région africaine de l’OMS entre 2000 et 2021.
Un vaccin qui sauve des vies
Administré à près de 1,5 million d’enfants dans le cadre d’un programme pilote coordonné par l’OMS au Ghana, au Kenya et au Malawi, le vaccin antipaludique RTS, S a entrainé une nette réduction du cas d’hospitalisations pour paludisme grave, tout comme le nombre de décès d’enfants à cause de ce fléau.
Selon Dr Moeti, ce vaccin fait l’objet d’une demande sans précédent. Au moins 28 pays africains ont manifesté leur intérêt pour l’introduction du vaccin antipaludique, et d’autres pays devraient commencer à vacciner leurs populations au début de 2024.
Pour la directrice régionale de (L’OMS) la demande sans précédent pour le premier vaccin antipaludique est perçue comme une occasion de ramener les enfants dans les dispensaires afin de rattraper les vaccins et les interventions de santé ciblant les enfants qui n’ont pas été touchés par la vaccination. L’institution et ses partenaires s’emploient à accroître l’approvisionnement le plus rapidement possible dans le but de protéger les enfants plus vulnérables et de sauver davantage de vies.
En ce qui concerne la réduction de l’incidence du paludisme, le rythme des progrès doit être accéléré si nous voulons atteindre les objectifs fixés pour 2025 et pour 2030.
Elle a félicité les États Membres et les partenaires de développement pour les avancées enregistrées au cours de l’année écoulée. FIN
Ambroisine MEMEDE