L’Union des Forces du Changement (UFC) de Gilchrist Olympio est fortement malade. Le « vieux » – chef de file de l’opposition togolaise – n’étant plus sur place depuis un bon moment, la guerre de leadership bat toujours son plein. Les deux camps conduits par Elliot Ohin (deuxième vice-président du parti) et Séna Alipui (troisième vice-président de l’Assemblée nationale) continuent de s’affronter farouchement et tous les coups sont permis.
La brouille s’est encore transportée à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), structure chargée d’organiser les prochaines élections, en témoigne le communiqué de presse publié mardi par M.Ohin.
« Le Bureau Directeur de l’UFC tient à informer l’opinion sur les réserves qu’il porte sur la crédibilité de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et partant sur les résultats des futures élections régionales et législatives. Saisie à plusieurs reprises sur les dérives de comportements de ceux qui y représentent le parti notamment la substitution de ceux-ci aux dirigeants du parti, la rétention des courriers destinés au parti, la CENI n’a pas daigné répondre. Le comble c’est la publication de la liste des membres UFC des CELI autre que celle envoyée officiellement par le représentant légal du parti », dénonce le deuxième vice-président du parti.
« Peut-on croire qu’avec ces écarts, la CENI puisse être en mesure de publier des résultats fiables et crédibles à l’issue des élections à venir ? Nous exigeons l’annulation pure et simple de cette liste et la publication de celle signée par le représentant légal du Président national du parti ».
Dans cette situation de cacophonie et de tiraillement interminable au sein de ce parti, la CENI a-t-elle mal agi, en choisissant la liste proposée par l’aile Séna Alipui ? Devrait-elle chaque fois consulter les deux parties avant de décider ? Que disent les textes de la commission électorale dans ces situations ? etc…
En tout cas, ce n’est pas la première fois que ces protagonistes présentent à l’opinion publique un spectacle aussi désolant.
Déjà en mars 2022, les deux parties avaient présenté à l’Assemblée nationale, deux listes différentes au titre de l’opposition parlementaire pour l’élection des membres de la CENI.
‘Gilchrist Olympio doit agir’
« Les deux camps s’observent, tels deux boxeurs sur le ring. Chacun capte le bon moment pour assommer l’autre. C’est vraiment malheureux pour cette formation politique. Cette scène à laquelle se livrent les responsables de l’UFC ne nous honore pas. Ils doivent rapidement trouver une solution à cette crise », a commenté un leader de l’opposition.
Selon certains observateurs de la scène politique togolaise, Gilchrist Olympio doit taper du poing sur la table.
« Gilchrist doit vite agir, soit en désignant formellement celui qui le représente, soit en prenant les choses en main en s’occupant de tous les courriers adressés aux institutions », a suggéré Alain Fougla, responsable dans une entreprise de microfinance à Lomé.
« Pour moi, c’est plutôt Gilchrist qui joue à un +sale+ jeu depuis le début de la crise. Un petit communiqué aurait déjà mis chacun à sa place et personne ne parlerait de crise aujourd’hui au sein de ce parti », critique un journaliste.
Le président du parti étant absent du territoire, Elliot Ohin s’accroche farouchement aux textes de ladite formation qui disent qu’ »en cas d’absence ou d’empêchement, le président national est remplacé par les vice-présidents dans l’ordre de préséance ». Or, le premier vice-président est décédé. L’autre camp s’appuie sûrement sur des appuis proches du président national. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction