Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré jeudi être profondément préoccupé par les restrictions imposées aux médias et à l’espace civique au Burkina Faso après la suspension d’organes de presse et l’expulsion du pays de deux correspondants étrangers, dans un contexte de restrictions plus larges de la liberté d’expression dans le pays.
« En cette période de transition, la protection des voix indépendantes est plus nécessaire que jamais, afin de permettre un contrôle citoyen, de favoriser la prise de responsabilité et de laisser au peuple burkinabé l’espace nécessaire pour construire ensemble une société résiliente, stable et inclusive », a déclaré le Haut-Commissaire dans un communiqué de presse.
Depuis la publication du communiqué n° 3 du 30 septembre 2022, les activités de toutes les organisations de la société civile et des partis politiques ont été suspendues dans le pays.
Émissions de France24 coupées
Par la suite, un certain nombre de mesures ont été prises pour restreindre le travail des médias. En décembre, le gouvernement a suspendu la transmission de Radio France International. Le 27 mars, les émissions de France24 ont été coupées au Burkina Faso. La semaine dernière, deux journalistes des quotidiens Le Monde et Libération ont été expulsés, après avoir été interrogés par les services de renseignement.
« Je suis particulièrement préoccupé par le fait qu’un journaliste ait été expulsé à la suite d’un reportage sur une vidéo qui semble montrer des exécutions extrajudiciaires d’enfants dans la ville de Ouahigouya, dans le nord du pays », a déclaré M. Türk.
« Lorsque des allégations aussi graves sont révélées, il est du devoir des autorités de mener rapidement des enquêtes approfondies, impartiales et transparentes afin d’établir les faits et, le cas échéant, de veiller à ce que les responsables soient traduits en justice », a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire a souligné que le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme au Burkina Faso continuerait à travailler avec les autorités, la société civile et d’autres partenaires pour renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans le pays.