Le gouvernement s’est lancé dans une vaste opération de désengorgement de l’emprise des voies publiques dans le grand Lomé. L’opération devrait démarrer dans sa phase pratique après le date butoir (15 février), mais les autorités ont finalement opté pour la sensibilisation et surtout la « pédagogie », afin d’éviter des frustrations et débordements.
Dans la foulée, certains leaders politiques et responsables d’organisations de la société civile, ont invité le gouvernement à accorder quelques mois de moratoire aux occupants.
Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) a demandé un délai supplémentaire de trois mois pour « permettre aux uns et aux autres de se conformer sous aucun prétexte justifiable à ces exigences ».
« Notre démarche n’est pas de défendre cette situation qui encombre nos voies publiques et constitue une source d’accidents de circulation, mais il s’agit d’une demande humanitaire », a souligné Pasteur Edoh Komi, dans un courrier au ministre de l’administration territoriale.
Dans la Commune Golfe 4, une « cellule de gestion de l’opération de désengorgement des voies publiques » a été mise en place. Elle est composée des chefs de quartiers, des membres de comités de développement des quartiers, de la police, de la gendarmerie et d’autres leaders de la commune.
Cette structure a pour mission de mettre tout en œuvre pour que cette opération se déroule dans de bonnes conditions.
Qu’entend-t-on par « emprise des voies publiques »?
Selon un responsable du ministère de l’administration territoriale, l’emprise est la bande de terrain appartenant à l’Etat où sont logés tous les éléments qui constituent l’infrastructure des routes et ponts.
Elle peut également abriter des ouvrages et des installations complémentaires telles que les lignes électriques et téléphoniques, la fibre optique, les gaines et câblages de nature et d’importance économique et sociale diverses.
« L’emprise des voies publiques désigne la superficie occupée par les routes, les trottoirs, les parkings, les jardins publics, les espaces verts, les réseaux de transport public, les espaces de stationnement, etc. en bordure de ces voies. Elle est généralement définie par la limite extérieure de ces éléments, et peut inclure des zones privées telles que les devantures de magasins, les jardins de particuliers, etc », a-t-il souligné.
Aujourd’hui, le problème est réel : on observe dans la capitale, un véritable encombrement des trottoirs et autres à plusieurs endroits : des baraques servant de point de vente ou d’atelier, des containers abritant de cafétérias, de cabines de transfert d’argent, des étalages de bouteilles de gaz, de pneus, de carburant frelaté (boudè) de matelas, etc…
Et plusieurs facteurs expliquent ce phénomène notamment la prolifération du commerce informel et illicite, l’ignorance des dispositions légales, l’incivisme et la précarité.
Les conséquences de l’encombrement des voies publiques et les avantages du désencombrement
Le 15 février dernier, le gouvernement a salué l’esprit de bonne collaboration entre les autorités et les occupants et a instruit pour que les actions se poursuivent dans le même esprit afin de permettre que cette opération soit réalisée avec « pédagogie et dans le respect de la cohésion sociale ». Car beaucoup d’occupants ont fait de grands investissements, d’où la forte sensibilisation, afin de leur montrer les conséquences encourues en occupant par exemple les trottoirs. Certains commerçants n’hésitent même pas à exposer leurs marchandises sur la chaussée.
Et comme conséquences, on peut citer pêle-mêle, des risques d’accident de la circulation, la difficulté pour les services de secours à rallier les points d’intervention lors d’incendies ou de braquages, des embouteillages, l’installation des marchés anarchiques etc…
Mais les avantages de cette opération de désencombrement sont énormes : la sécurité des usagers de la route, la réduction du nombre d’accidents de la circulation et le rapide accès des secours aux différents lieux d’intervention.
Le centre-ville et les périphéries seront bien aménagés et la capitale présentera un autre aspect esthétique. FIN
Edem Etonam EKUE