De 2003 à 2023, les taux de prévalence des Mutilations génitales féminines (MGF) au Togo avoisinent 11% dans le Tchaoudjo et 4% dans la région de la Kara (nord), selon le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles (CIAF-Togo.)
En 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, afin d’intensifier l’action mondiale visant à éliminer cette pratique.
Au Togo, cette journée a été marquée cette année par une implication renforcée du comité interafricain sur les pratiques traditionnelles (CIAF) et la ligue togolaise des droits de la femme.
Il s’agit pour ces deux structures, de contribuer à réduire sensiblement les chiffres au niveau du pays. Même si le phénomène connaît une régression au plan national, certaines localités trainent encore des chiffres élevés.
« De 2003 à 2023, les taux de prévalence aussi bien au Togo que dans les autres pays ont sensiblement régressé. Mais chez nous dans la région centrale, nous avons encore un taux de prévalence qui avoisine les 9% voire 11% dans Tchaoudjo et 4% dans la région de la Kara », déplore Mme Napoe Assibi (Présidente de CIAF/Togo).
« Nous faisons de la sensibilisation porte à porte et aussi le renforcement des capacités de nos animatrices. Nous avons aussi mis en place des brigades de veille dans les villages frontaliers », souligne-t-elle.
Notons que cette 20ème édition connaît une forte implication des hommes dans la lutte contre les mutilations génitales féminines; une pratique avilissante, selon Togbui Mawuto Dzidzoli Detu X (Chef Canton Aflao Gakli) un des garants de la protection contre les mutilations génitales féminines.
« Nous avons suffisamment été édifiés sur les différents mécanismes qui sont déployés avec les associations par l’Etat pour pouvoir lutter contre ce phénomène avilissant et dégradant. Cette déclaration nous interpelle à nous mettre ardemment dans la lutte contre tout ce que nous sommes en train de voir comme violences basées sur le genre », a-t-il souligné.
Rappelons que les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.
Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes, signale l’OMS, qui souligne qu’elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans. Environ 3 millions de filles continuent à y être exposées chaque année.
Plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l’Asie où ces pratiques sont concentrées, selon une estimation de l’OMS, lit-on sur le site de l’OMS.
Le coût du traitement des complications découlant des mutilations sexuelles féminines dans 27 pays à forte prévalence s’élève à 1,4 milliard de dollars par an. FIN
Ambroisine MEMEDE