Des hommes lourdement armés ont attaqué mercredi un bureau de la Commission électorale et un poste de police dans le sud-est du Nigeria, tuant un adolescent et en blessant un autre, à trois semaines de l’élection présidentielle, a-t-on appris jeudi de sources officielles.
Les Nigérians doivent désigner le 25 février le successeur du président Muhammadu Buhari, ancien général qui ne se représente pas après deux mandats qui n’ont pas permis de juguler les graves problèmes sécuritaires qui minent le pays: violente insurrection jihadiste dans le nord-est, tensions séparatistes dans le sud, criminalité en hausse dans le nord-ouest et le centre.
Mercredi matin, des hommes arrivés à bord de quatre voitures et notamment armés « d’engins explosifs improvisés » ont attaqué un bureau de la Commission électorale (Inec), un poste de police et un bâtiment résidentiel attenant au commissariat, selon un communiqué de la police de l’Etat d’Anambra (sud-est).
« Malheureusement, un garçon âgé de 16 ans, parent d’un policier en service, a été tué par les hommes armés, tandis qu’une adolescente âgée de 15 ans a été blessée par balle », précise le communiqué.
La jeune fille a été emmenée à l’hôpital où elle est actuellement soignée. Le bâtiment de la Commission a été « considérablement endommagé », selon un communiqué signé du président de l’Inec, Festus Okoye.
Du matériel électoral en vue des élections présidentielle et législatives a été détruit, notamment « 729 urnes » et « 243 cabines de vote ».
Cependant, les cartes d’électeurs qui n’avaient pas encore été récupérées par leurs propriétaires et étaient gardées dans une armoire ignifugée n’ont pas été détruites, précise le communiqué.
L’Inec a récemment mis en garde contre la menace d’une intensification des violences pendant la campagne électorale, ajoutant qu’elle avait recensé au moins 50 attaques depuis son lancement il y a près de deux mois.
Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué cette nouvelle attaque, le sud-est du Nigeria a été le théâtre d’un grand nombre d’attaques attribuées au Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob).
L’Ipob, qui cherche la renaissance d’un Etat séparé pour l’ethnie igbo, a nié à plusieurs reprises toute responsabilité dans ces violences.
Selon les médias locaux, plus de 100 policiers et autres agents de sécurité ont été tués depuis le début de l’année dernière dans des attaques ciblées.
Dix-huit candidats briguent la succession de M. Buhari, dont Bola Tinubu du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir), Atiku Abubakar du Parti démocratique populaire (PDP), et Peter Obi du parti travailliste (LP).
SOURCE : AFP