Liberté (Quotidien) et Tampa Express (bimensuel), deux journaux privés, ont été suspendus pour trois mois, selon des décisions publiées mercredi soir par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC).
Les deux journaux sont très critiques vis-à-vis du pouvoir. Le journal Liberté a été sanctionné pour son article publié le 21 septembre 2022, intitulé : « Primature : Un homme abattu lors du passage du convoi de Victoire Tomégah-Dogbé ». Le cabinet du Premier ministre avait porté plainte devant la justice pour « diffamation ».
Le 5 octobre le journal a été condamné par le tribunal de Lomé à 3 mois de suspension et 12 millions d’amendes. L’appel interjeté par ledit journal n’a rien donné, un arrêt rendu le 12 janvier dernier par la Cour d’appel de Lomé ayant maintenu la sanction. Et c’est cette décision de justice, qui a été mise en application par la HAAC.
Entre-temps, le journal avait présenté ses excuses, affirmant que le cortège du Premier ministre n’était pas impliqué dans cette affaire.
Concernant Tampa Express, il a été sanctionné pour son article publié le 16 janvier et intitulé : « M. Charles Gafan, le tout puissant PDG des filiales du groupe Bolloré au Togo devenu simple salarié de MSC ».
« L’ancien Président Directeur Général (PDG) du Groupe Bolloré, M. Charles Gafan, placé par le milliardaire breton Vincent Bolloré pour gérer ses intérêts au Togo a changé de statut dès l’amorce de janvier 2023. Le puissant et incontournable PDG, contre toute attente, a accepté devenir salarié de son ancien concurrent Méditerranéen Shipping Company (MSC) de l’italo-Suisse…. », écrit le journal.
M.Gafan (Président Directeur Général de Togo Terminal) avait porté plainte pour « diffamation et publication de fausses informations ».
Selon la HAAC, le Directeur de Publication du journal Tampa Express « n’a pu apporter la moindre preuve confirmant les informations contenues dans l’article » lors de la séance d’audition organisée le mercredi 1er février 2023.
« Le rapport du service de monitoring de la HAAC et la plainte de M. Gafan relèvent de graves manquements professionnels de l’article, notamment l’atteinte à la vie privée d’une personne, la diffamation, l’absence de preuves des propos allégués, l’absence de vérifications des informations auprès du mis en cause », souligne la décision de l’Institution de régulation.
Par ailleurs, Zeus Komi Aziadouvo, ancien directeur de publication du quotidien Liberté et membre de la HAAC a récusé sa signature ayant trait aux deux décisions et a démissionné de l’Institution.
« Les décisions que nous avons prises ce jour, nous éloignent de notre première mission qui est +de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de de communication de masse+ », a-t-il souligné dans un courrier adressé au président de la HAAC.
Rappelons qu’au Togo, la HAAC est l’une des institutions de la République. Elle a pour mission de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de communication de masse.
Elle veille également au respect de la déontologie en matière d’information, de communication et à l’accès équitable des partis politiques et des associations aux moyens officiels d’informations et de communication. FIN
Junior AUREL