Les nouveaux textes visant à redynamiser la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-Togo) ont été largement exposés ce mercredi à la presse par les responsables de la délégation spéciale consulaire.
Une « délégation spéciale » gère les affaires courantes de la CCI-Togo depuis le 5 janvier 2021, suite à des remous lors de l’organisation des élections consulaires en septembre 2021.
Le gouvernement avait suspendu le processus électoral et mis en place cette délégation chargée de proposer une refonte des textes organiques de la Chambre en s’inspirant des meilleures pratiques en la matière.
Il avait été suggéré aux membres de ladite délégation de procéder à un benchmarking régional et international en vue de faire des propositions. Ce travail préalable lui a permis de proposer des textes dont le décret N°2022- 075/PR portant attributions, organisation et fonctionnement de la Chambre. Ce document a été présenté dans les détails aux professionnels des médias par Mme Nathalie Manzinèwè Bitho (présidente de la délégation spéciale/CCIT). Elle avait à ses côtés, deux collègues de cette structure.
Selon ce décret, sont membres de la CCI-Togo, les personnes physiques ou morales exerçant en République togolaise dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services, inscrits au registre du commerce et crédit immobilier.
La fonction d’élu consulaire, de membre du bureau consulaire, des commissions pennatientes et ad hoc de la CCI-Togo est gratuite. Elle ne donne lieu à aucune rémunération. Toutefois, les élus consulaires perçoivent des frais de mission. Seul le président peut bénéficier d’une indemnité de représentation définie dans une ligne budgétaire.
Selon la présidente de la délégation spéciale, les réformes introduites visent à doter la CC1-Togo d’organes forts capables de tirer le secteur privé vers la croissance et de disposer d’une chambre consulaire inclusive et dynamique pour mieux défendre tes Intérêts du secteur privé, moteur de la croissance et du développement socio-économique du Togo.
Elles visent également à permettre aux élus consulaires de mieux collaborer pour mener des actions en synergie et de prendre en compte les objectifs du Plan national de développement (PND/ 2018-2022) et de la Vision stratégique Togo 2025.
« Les nouveaux textes sont constitués d’une loi, de deux décrets et de plusieurs arrêtés. Pour l’instant, deux arrêtés sont déjà pris. Au-delà de ces différentes textes (la loi relative à la Chambre de Commerce, le décret portant attribution, organisation et fonctionnement de la chambre de commerce, le décret portant régime électoral de la chambre de commerce, l’arrêté relatif à l’élection des collèges électoraux), il faut noter des travaux qui concernent la gestion au quotidien de la Chambre », a souligné Mme Nathalie Manzinèwè Bitho.
Plusieurs problèmes
Avant la rédaction des nouveaux textes, les responsables d la délégation spéciale ont indiqué avoir fait un petit diagnostic de la Chambre de commerce et relevé plusieurs problèmes : des problèmes au niveau représentativité au sein de la Chambre de commerce et d’Industrie du Togo.
La chambre n’avait que 1.100 adhérents alors que le pays compte plus de 123.000 entreprises.
« Lorsqu’on a fait l’étude statistique de toutes ces entreprises, il y avait très peu de grandes, beaucoup de petites. Et il n’y avait que les petites qui étaient à la Chambre de commerce. Donc, il fallait déjà penser à une structuration qui permette d’avoir une représentativité acceptable. La chambre de commerce, n’était qu’à Lomé. Donc désormais, vous aurez des représentations régionales. Dans chaque région, il y aura une mini-chambre de commerce avec des élus qui vont travailler avec le pouvoir local », a précisé Mme Bitho.
L’Assemblée consulaire sera désormais composée de 75 membres (contre 70 actuellement): 48 élus nationaux et 27 élus régionaux.
« L’innovation, c’est que tous les adhérents à la chambre de commerce sont nécessairement immatriculés. Et ceux qui aspirent à gouverner la Chambre, doivent présenter un profil acceptable : des gens intègrent qui ont réussi leur vie et qui sont des références pour leurs pairs », a-t-il poursuivi.
« Notre mission prendra fin avec l’installation des nouveaux membres. Nous espérons que les élections vont se tenir très rapidement », a ajouté la présidente de la « délégation spéciale ».
Notons que cette réforme du cadre de la CCI-Togo, vise également à permettre aux élus consulaires de mieux collaborer pour mener des actions en synergie, de disposer d’une chambre consulaire inclusive et dynamique en vue de mieux défendre les intérêts du secteur privé pour le développement socio-économique du Togo. FIN
Junior AUREL