Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé, médiateur dans l’affaire des 46 militaires ivoiriens – toujours gardés à Bamako -, a eu un agenda très chargé ce mercredi.
« Le président togolais dont la médiation a été sollicitée par le Mali et la Côte d’Ivoire et confirmée au niveau régional, s’investit depuis plusieurs mois dans la recherche d’une solution apaisée et durable dans la crise née de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako en juillet 2022 », souligne une note de la présidence togolaise.
Cette visite intervient quelques jours, après la condamnation des 46 militaires – soupçonnés d’être des « mercenaires » – à 20 ans de réclusion criminelle pour « attentat et complot contre le gouvernement » et « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Les trois femmes soldates ivoiriennes libérées début septembre ont quant à elles été condamnées à la peine de mort par contumace.
Faure Gnassingbé s’est d’abord rendu à Bamako où il s’est entretenu avec le président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta.
Rien n’a filtré de l’entretien entre les deux chefs d’État. Selon un communiqué de la présidence togolaise, la coopération entre le Togo et le Mali, ainsi que des sujets régionaux d’intérêt commun étaient au cœur de l’entretien en tête-à-tête entre les deux dirigeants. Faure Gnassingbé et son hôte ont évoqué également la paix, la sécurité et l’intégration régionale.
Mais selon beaucoup d’observateurs, l’affaire des 46 militaires ivoiriens, serait le principal sujet abordé.
‘Plaidé la grâce présidentielle’
Le président togolais « a plaidé la grâce présidentielle », a assuré à l’AFP un responsable de la présidence malienne.
Après Bamako, Faure Gnassingbé a mis le cap sur Abidjan où il a été reçu par son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
« Les deux hommes d’État ont notamment discuté du renforcement des liens de coopération entre le Togo et la Côte d’Ivoire. Au plan régional, ils ont passé en revue les questions relatives à la situation sécuritaire et la lutte contre le terrorisme, ainsi que la consolidation de la paix et de la stabilité», indique une note de la présidence togolaise.
« Faure Gnassingbé a constamment plaidé pour le maintien du dialogue et de la concertation entre les pays frères en vue d’une résolution satisfaisante des différentes situations », ajoute le texte, sans autre précision.
Rappelons que les chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont récemment sommé le Mali de libérer ces 46 militaires avant le 1er janvier 2023, sous peine de « sanctions ».
« Il n’y aura pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat », a rassuré ce mercredi à Bissau, Umaro Sissoco Embalo (chef de l’État bissau-guinéen et président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest /Cédéao) lors d’une rencontre avec la presse.
« Nous avons accordé un temps pour (permettre) à la médiation togolaise de faire son travail, afin de résoudre le problème. C’est juste une question de bon sens », a-t-il précisé. FIN
Junior AUREL