« Pour nous, le fait d’incarcérer les promoteurs des sociétés de Trading n’est pas la solution, il faut rétrocéder les fonds collectés auprès des pauvres citoyens… ». Tel est le cri de désarroi de la porte-parole des victimes des sociétés de trading, Mme Ayaba Sahada.
Les responsables du Collectif dénommé COVISCA en collaboration avec les victimes des autres sociétés de Trading au Togo, étaient face à la presse samedi, suite au silence radio observé dans ce dossier, depuis l’incarcération de certains promoteurs des sociétés de Trading. Dix-sept personnes avaient été arrêtées et écrouées dans ce dossier.
Plus de 3000 personnes ont été spoliées par des sociétés de Trading pour un montant de plus de 5 milliards de FCFA, a souligné Mme Sahada.
Par un arrêté, le ministre de l’économie et des finances avait – suite aux mouvements d’humeurs des victimes – créé le 19 juillet 2021, un « comité chargé du suivi des remboursements des fonds collectés par les structures exerçant illégalement les activités monétaires et financières ».
Ce comité a pour mission, « d’organiser des rencontres avec les responsables des structures concernées, effectuer des missions de vérification de ces structures, évaluer leur situation financière et leur patrimoine, et arrêter les modalités de remboursement des fonds collectés ».
Selon l’arrêté, le comité devrait être composé des représentants de la direction générale des études et analyses économiques, de la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), de l’Inspection générale des finances, de la cellule d’appui et de suivi des institutions de microfinance, d’épargne et de crédit (CAS-IMEC), et de la Cellule juridique du ministère de l’Économie et des finances.
« Après deux ans, le dossier ne bouge pas. Nous ne savons plus à quel niveau se trouve l’enquête judiciaire. Aujourd’hui, nous avons l’impression que l’affaire est en train de rentrer dans les oubliettes », a dénoncé Mme Ayaba
« Tout allait bien, lorsque le ministre de l’économie et des finances avait ordonné la fermeture immédiate de ces sociétés et mis en place le comité. Malheureusement, plus de suivi de décision. Plus personne ne réagit. Même le gouvernement aussi ne dit rien. Dans notre rang, nous enregistrons des morts, des tortures psychologiques, des expulsions des maisons, des pertes d’emplois etc … », a-t-elle déploré.
Aux grands maux, les grands remèdes
A l’allure où vont les choses, le Collectif COVISCA et les victimes des autres sociétés de Trading, veulent changer de stratégie. Car « beaucoup de mains noires » tapies dans l’ombre, font bloquer le dossier.
Ils ont décidé de mener des démarches auprès des autorités « femmes », pour se faire entendre.
« Nous sommes en train de nous organiser, car nous sommes maintenant déterminés à aller loin. Nous allons faire une délégation pour rencontrer le Premier ministre, le médiateur de la république et la présidente de l’Assemblée nationale. Nous comptons même porter l’affaire vers le chef de l’État Faure Gnassingbé », a martelé Mme Sahada.
« Nous sommes sûrs que si l’affaire tombe sur le bureau du Chef de l’État, la solution serait nette et claire », a-t-elle précisé, avant de lancer : « nous invitons toute autorité qui aime encore ce pays à nous aider à trouver une solution définitive à ce dossier qui traîne ».
Les victimes ont surtout invité le ministre de l’économie et des finances à reprendre ce dossier en mains, afin que justice soit faite.
Rappelons que les victimes des sociétés de trading ont, depuis le début de l’affaire, organisé plusieurs manifestations de rues pour réclamer leurs fonds. Ils ont également rencontré à plusieurs reprises la presse, sans compter les interventions sur les médias. FIN
Bernadette AYIBE/Rédaction