Le projet « Prévention de la violence sexuelle basée sur le genre et renforcement de la santé sexuelle et reproductive et des droits des enfants et des adolescents au Togo » mis en œuvre par l’association « Petite Sœur à Sœur » (PSAS) a été officiellement clôturé mercredi, lors d’un atelier organisé à Lomé.
Mis en œuvre depuis le 1er octobre 2019, le projet arrive à échéance le 31 décembre 2022. Il vise à contribuer à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des enfants et des jeunes des régions de la Kara, des Plateaux et maritime.
D’un coût global de 210.450.688 F.CFA, le projet a été financé par l’Ong allemande +Action Medeor+ et le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne (BMZ).
Le projet a ciblé les élèves, les apprentis et les femmes des villes et villages des préfectures de la Kozah (région de la Kara), de la préfecture d’Agou et Danyi (région des Plateaux).
Il s’agit des élèves filles comme garçons âgés de 10 à 24 ans des collèges des localités ciblées ainsi que des apprentis âgés de 15 à 25 ans dans la région Maritime.
« Aujourd’hui, nous sommes là pour faire le bilan de ce projet que nous avons mis en œuvre d’octobre 2019 à ce jour. Nous pouvons nous féliciter que la plupart des activités ou des objectifs de ce projet ont été atteints et même dépassés », a souligné Mme Ama Marie Akototsé (Directrice exécutive de +Petite Sœur à Sœur+).
« Sur le plan qualitatif, le projet a permis aux jeunes d’avoir des connaissances sur la santé sexuelle et reproductive et les droits humains. Ça a également permis à ceux-ci de connaître leurs droits et de pouvoir les revendiquer », a-t-elle précisé.
Au niveau communautaire, a-t-elle poursuivi, « nous avons mis en place des comités de protection qui ont sensibilisé les communautés des 4 préfectures bénéficiaires du projet sur les questions de violences basées sur le genre et des cas de violences ont été identifiées, accompagnées, dénoncées pour permettre à d’éventuels auteurs de ses violences d’arrêter cela dans les communautés ».
« Nous nous réjouissons également qu’aujourd’hui, les jeunes des localités bénéficiaires sont capables de se rendre dans les centres de santé pour demander des conseils, pour bénéficier aussi des services de santé sexuelle reproductive notamment la prise en charge des IST, le VIH et également pour avoir les services de contraception ce qui contribuera à faire reculer les taux de grossesses dans nos communautés », a ajouté Mme Ama Marie Akototsé.
Indirectement, le projet a touché environ 20.000 personnes issues d’une quarantaine de villages des régions de Kara, des Plateaux et Maritime.
Au moins 12 ateliers de réflexion ont été organisés avec des Organisations de la société civile et autres acteurs pour parler du référentiel des cas de viols. 53 cas de violences sexuelles ont été suivis et accompagnés et 32 sorties de prestations en clinique mobile ont été organisées et ont permis de toucher des centaines de garçons, jeunes filles, hommes et femmes.
Selon Mme Hodalou Azoti (Chef Division Régionale du Genre et de la Promotion de la Femme), l’expérience a montré que les jeunes sont confrontés à diverses difficultés parmi lesquelles l’ignorance des informations de base en matière de santé sexuelle et reproductive et de droits humains (SSRD) et les violences basées sur le genre.
« L’éducation de la jeune fille se retrouve ainsi souvent compromise en cas de grossesse précoce en milieu scolaire ou d’apprentissage. A cela s’ajoutent les cas de violences. Le taux de VIH/sida chez les femmes est particulièrement élevé et le nombre moyen de grossesses entre 15 et 18 ans dans le pays est supérieur à 27% », a-t-elle indiqué.
Rappelons que l’association « Petite Sœur à Sœur » était un projet social initié par l’ONG Américaine PSI-Togo en 2004 avec l’appui financier de DFID, de l’UNICEF et du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme en faveur des jeunes filles vulnérables particulièrement les travailleuses de sexe mineures de 10 à 24 ans. Elle est devenue une association autonome à but non lucratif depuis 2009. FIN
Bernadette AYIBE