Les préfets et maires de la région des Savanes ont pris part mercredi et jeudi à Dapaong (plus de 660 km au nord de Lomé), à une rencontre d’information et de sensibilisation sur la lutte contre l’utilisation des produits chimiques à des fins criminelles.
Cette rencontre est une initiative de l’Autorité nationale pour l’interdiction des armes chimiques (ANIAC-TOGO). Elle s’inscrit dans le cadre de son programme de sécurité et de sûreté chimiques lancé depuis le début de l’année 2022.
C’est aussi une tournée dans la région des Savanes qui met un accent particulier sur la gouvernance du circuit des produits chimiques dans la lutte contre les Engins Explosifs Improvisés.
En effet, le terrorisme chimique et les attentats à l’explosif constituent les plus grandes sources d’insécurité et de menaces majeures pour la paix en Afrique occidentale et particulièrement dans sa zone du Sahel. Ces actes terroristes n’ont pas épargné le Togo, car plusieurs incursions terroristes intensifient de façon spectaculaire l’insécurité dans la région des Savanes.
L’objectif de l’atelier est d’informer et de sensibiliser les autorités publiques de la région des Savanes sur la menace que constituent les produits chimiques et les utilisations détournées de ces produits à des fins criminelles. Il s’agit de renforcer la gouvernance du circuit des produits chimiques, d’aider à l’identification des produits dangereux et accroître les mesures de sûreté et sécurité chimique.
Répartis en deux groupes, les participants ont suivi des présentations sur la CIAC et la lutte contre les armes chimiques, la prévention des risques NRBC : responsabilités des acteurs publics et privés ; la gouvernance du circuit des produits chimiques dans la lutte contre les armes chimiques.
Au cours des travaux, ils ont été formés sur les outils et des mécanismes clairs de lutte contre la prolifération des précurseurs des engins explosifs improvisés et sur les pictogrammes de danger des produits chimiques et des précurseurs des engins explosifs improvisés.
A termes, autorités locales des Savanes et responsables de l’ANIAC-Togo vont créer une synergie d’actions dans la prévention des risques chimiques dans la région.
Ouvrant les travaux, Esso Pirénéwè (secrétaire général de la préfecture de Tône) a témoigné sa gratitude à la délégation de l’ANIAC-Togo pour tous les efforts constants et multiples déployés dans la prévention des risques et menaces chimiques au Togo.
« Le recours à des matières chimiques et explosives par les criminels et les groupes terroristes représente une grave menace pour tous les pays. Comme répercussion, les attentats à l’explosif et aux substances chimiques compromettent la sûreté publique à grande échelle et peuvent nuire gravement à la stabilité politique et économique des pays », a-t-il souligné.
Selon lui, les pouvoirs publics sont interpellés, ils doivent, dans une synergie d’actions, agir en amont et en aval dans le contrôle de l’utilisation des produits chimiques et des explosifs.
Le colonel Akpamoura Koffi (vice-président de l’ANIAC-Togo) a de son côté, indiqué que l’humanité entière vit sous la menace de l’utilisation des agents chimiques et explosifs improvisés par des terroristes comme arme de destruction et de déstabilisation de la sécurité des Etats.
Face à cette situation, poursuit-il, « chaque acteur doit s’investir dans une coordination nationale en vue de venir à bout de ce fléau qu’est le terrorisme ».
Il a fait savoir que cet atelier permettra de mettre en place un cadre d’échange et d’information sur les meilleures pratiques en matière de surveillance des produits et explosifs chimiques dans la région des Savanes.
Il faut rappeler que c’est face aux éventuels risques et menaces chimiques que le gouvernement togolais a mis en place, en novembre 2015 par décret, l’ANIAC-Togo qui a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception et la mise en œuvre de la politique nationale sur l’interdiction des armes chimiques et sur leur destruction. FIN
De Dapaong, Jean Kombaté