Une quarantaine de journalistes membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) ont démarré ce mardi à Dakar (Sénégal), un Forum de trois jours sur le VIH en Afrique de l’ouest et du centre.
Initiative du Remapsen et de l’ONUSIDA, cette rencontre est placée sous le thème « Médias, VIH, genre et droits humains dans un contexte de Covid19 en Afrique de l’ouest et du centre ». Au total, 17 pays y sont représentés.
C’est le 4ème Forum de ce réseau de journalistes engagés sur les questions cruciales de santé publique en Afrique, comme le VIH pour lequel il urge selon Bamba Youssouf (Président du comité exécutif du Remapsen), d’interpeller la communauté internationale et aussi les médias sur la nécessité de relancer la lutte pour ne pas perdre les acquis.
« Qui mieux que les journalistes pour poser les problèmes, en discuter afin de trouver des solutions ? Aujourd’hui on a l’impression que le Vih n’est plus d’actualité, alors qu’il ne cesse de gagner du terrain : il y a de nouveaux cas d’infection et une mortalité accélérée mais on en parle très peu, car les priorités ont changé et tous les financements sont dirigés vers d’autres problèmes de santé », a déploré M. Bamba.
Les travaux ont été officiellement lancés par Dr Barnabé Gingue (Directeur général de la santé du Sénégal) en présence de Mme Berthlde Gahongayire (directrice régionale de l’ONUSIDA).
Participent également à ces assises, le Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal (CNLS), l’Institut de la société civile pour le VIH et la santé en Afrique de l’Ouest et du Centre (OSC AOC), l’Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS), le ministère de la santé, ainsi que des étudiants en journalisme.
Selon le Directeur général de la santé, la lutte doit être plus forte pour l’atteinte des objectifs.
« Toutes les actions que nous menons sont en faveur de nos communautés et elles ont droit à l’information : comment faire la prévention, où aller se faire dépister, se faire prendre en charge en cas de VIH et pouvoir vivre avec la maladie… », a expliqué le directeur général de la santé, avec l’assurance que les résultats et les recommandations de ce 4ème Forum, vont relancer et booster la lutte contre le sida en Afrique.
Pour Mme Berthlde Gahongayire (directrice régionale de l’ONUSIDA), nous devons donner une nouvelle dynamique à la lutte contre le VIH, lutter plus efficacement contre les inégalités, intégrer plus efficacement les questions de genre et de droits humains et la problématique du VIH chez les enfants, une gangrène pour la région.
« Nous avons les moyens d’aller de l’avant et d’avancer vers notre but de mettre fin au VIH en tant que menace de la santé publique d’ici 2030. Mais pour le faire, il nous faut l’appui et l’engagement complet de tous les partenaires. Et nous apprécions beaucoup l’implication du Remapsen car, la communication est un élément essentiel dans le travail que nous faisons. Les journalistes sont capables de toucher toutes les populations et instances dirigeantes des pays dans lesquels nous œuvrons », a expliqué Mme Gahongayire.
« Et en contribuant à cette communication de façon éthique, les journalistes ont certainement une très grande valeur ajoutée pour la lutte contre le VIH dans nos régions et pour le bien-être de nos populations », a-t-elle expliqué.
L’élimination de l’épidémie du sida d’ici 2030 est une vision ambitieuse. Mais, il faudra lever toutes les barrières liées aux droits humains, à la stigmatisation afin que toutes les personnes infectées par le VIH accèdent au dépistage et traitement antirétroviral, a souligné Dr Safiatou Thiam (Secrétaire exécutive du CNLS).
Notons que la communication inaugurale a fait l’état des lieux et présenté les enjeux de la réponse au VIH en Afrique de l’ouest et du centre. Les réflexions de la journée ont porté sur la prévention combinée, que les communications ont abordée sous divers aspects : santé sexuelle et santé de la reproduction, situation et enjeux de la prévention en Afrique de l’ouest et du centre, Prophylaxie Préexposition (PrEP) qui a fait l’objet de plusieurs questions.
Une session spéciale a été consacrée à des projets nationaux soutenus par l’ONUSIDA. Les réflexions continuent mercredi avec deux grandes thématiques : dépistage et traitement, VIH pédiatrique et genre.
Rappelons que le Remapsen se positionne aujourd’hui comme un pont entre les stratégies nationales et internationales et les bénéficiaires. Depuis sa création en 2020, le réseau mène à l’endroit de ses membres et des médias en général, des actions pour les outiller pour une contribution efficace à la lutte contre les problèmes de santé en Afrique. FIN
De Dakar, Ambroisine MEMEDE