Le 3ème forum de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux a démarré ce jeudi dans la capitale togolaise, a constaté une journaliste de Savoir News.
Une centaine de leaders religieux et communautaires de toutes les obédiences religieuses, de dirigeants politiques et institutionnels, des membres de gouvernement, des jeunes, des représentants des organisations de la société civile, prennent part à ce forum de trois jours à Lomé autour du thème : « Communautés, extrémisme violent et cohésion sociale en Afrique de l’ouest ».
Cette troisième édition du forum est co-organisée par la commission de la Cédéao et le gouvernement togolais avec le parrainage de Cheikh Serigne Babacar Sy Mansour (Khalife général des Tidianes du Sénégal), Monseigneur Edward Tamba Charles (Archevêque de Freetown) et son Altesse Nana Kobina Nketsia V (chef suprême de la zone traditionnelle d’Essikado au Ghana).
L’objectif de cette rencontre régionale de trois jours, est de renforcer les mécanismes de dialogue au sein des différentes communautés, de cultiver la compréhension mutuelle, l’esprit de tolérance et la coexistence pacifique entre les religions, à travers l’éducation à la culture de la paix, une paix de plus en plus menacée dans les pays membres de la sous-région ouest-africaine par les attaques des groupes armés terroristes.
En 2020, les 7 pays de la Cédéao ont connu 833 attaques terroristes qui ont fait 2137 morts. En 2021, ce chiffre a pratiquement doublé avec 1902 attaques qui ont occasionné 4935 décès.
Ce forum sera une fois encore un cadre de sensibilisation et de partage sur les meilleures pratiques en matière de dialogue intra et interreligieux, de lutte contre l’extrémisme violent, du renforcement de la cohésion sociale. Il servira aussi de cadre pour parcourir les efforts déjà réalisés et les défis à relever.
« En instituant le Forum régional sur l’Éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux en 2016, la Cédéao a sans doute pris la mesure de la difficile question de la coexistence humaine au sein des États membres et de l’espace intra-régional. Pour une coexistence pacifique durable dans la région, il nous faut construire à l’échelle de nos États et dans tout l’espace Cédéao, une résilience sociétale qui suppose un effort soutenu de mutuelle compréhension, de tolérance, de dialogue et de dépassement de soi pour réapprendre à vivre-ensemble. Qui veut la paix, éduque à la paix. La paix n’est pas qu’absence de belligérance. Elle est l’œuvre du quotidien, le résultat de l’engagement au quotidien pour dépouiller nos vivre-ensembles des relents bellicistes, du poison de l’intolérance et des affrontements intra et intercommunautaires », a indiqué Prof Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères).
Des recommandations pertinentes et des propositions d’actions concrètes
Pour lui, en faisant reculer les frontières de l’ignorance, de l’intolérance, des fondamentalismes et des extrémismes religieux, « nous pouvons arriver à rétablir le lien originel religion et paix, religion et cohésion sociale ».
Le thème de cette 3ème édition du forum s’inscrit clairement dans l’actualité sécuritaire de la région, a souligné le chef de la diplomatie togolaise.
« Toute la région a cette semaine le regard tourné vers Lomé, ville de paix, de dialogue, des médiations et de la tolérance. Tout comme les deux précédentes éditions du forum tenues à Niamey au Niger ont été couronnées de succès, je reste convaincu que le forum de Lomé débouchera sur des recommandations pertinentes et des propositions d’actions concrètes qui aideront nos États et l’ensemble de la région à relever les défis liés à la cohésion sociale, à la paix et à la stabilité », a ajouté M.Dussey.
Ce forum, a martelé Professeur Abdoul Aziz Kebe (représentant du Khalife général des Tidianes du Sénégal), doit aboutir à des choses concrètes au niveau organisationnel, au niveau de l’adhésion de la population notamment les jeunes et aussi les transmetteurs de message que sont les médias ».
Au terme des travaux, des recommandations seront formulées, afin de permettre aux États membres de la Cédéao d’interagir avec les communautés pour une lutte beaucoup plus efficace contre l’extrémisme violent.
Les recommandations formulées devraient permettre à la Cédéao d’élaborer un plan d’action que les États membres doivent mettre en œuvre et faire des efforts pour développer au sein des communautés, des initiatives visant à renforcer la sécurité et la coexistence pacifique, a précisé Barros Bakar Banjai (représentant du président de la commission de la Cédéao).
« Les communautés seront de plus en plus conscientes de leur rôle en tant qu’acteurs clés dans la prévention de l’extrémisme violent et le renforcement de la cohésion sociale », a-t-il précisé. FIN
YIBOKOU-MENSAH A.
