La branche togolaise de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN-Togo) a organisé vendredi à l’Université de Lomé, une conférence publique sur le thème « La place des semences paysannes dans les politiques agricoles et semencières au Togo ».
Plusieurs acteurs du monde agricole, universitaire et de la société civile ont pris part à cette rencontre de promotion des semences paysannes dans les politiques agricoles et semencières au Togo.
A travers cette conférence, la COPAGEN Togo veut marquer ce mois du consommer local, la journée internationale de la femme rurale et la journée mondiale de l’alimentation 2022 respectivement célébrées les 15 et 16 octobre.
La rencontre vise à reposer la question des semences paysannes ou semences de fermes et à faire ressortir l’importance des semences paysannes dans la souveraineté alimentaire au Togo, d’où l’importance de leur introduction dans les politiques agricoles et semencières.
La plupart de nos Etats dépendants des semences importées et ne disposent donc pas de souveraineté alimentaire, alors que ces derniers disposent de semences alimentaires donnant des rendements bien plus importants que celles importées.
« La COPAGEN a organisé cette conférence pour contribuer à la réflexion sur les enjeux et les défis que nous devons relever. Pour nous, les semences paysannes ne sont pas une simple question de semences, mais c’est une question de sécurité et de souveraineté alimentaire. Nous voulons ensemble identifier les actions pour que les projets de l’Etat, des acteurs intervenant dans le secteur puissent véritablement faire de la place à la promotion des semences paysannes », a souligné Mme Sélom Adoussi Houetognon (point focal COPAGEN Togo).
Deux communications ont meublé la rencontre. La première avec pour thème : « Semences paysannes : concept-production conservation-diffusion » a été animée par le professeur Mawuli Aziadekey de l’Ecole Supérieure d’Agronomie.
La deuxième communication a été axée sur le cadre réglementaire et statut juridique des semences paysannes au Togo et animée par Komi Essiomley Directeur des semences agricoles et plants (DSP) au ministère de l’agriculture.
« Plus de 80% de nos agriculteurs continuent par faire la reconduction variétale. Ils prélèvent sur leurs récoltes pour semer, ce qui fait baisser considérablement la productivité sur nos exploitations agricoles. Les semences de ferme sont certes bonnes en ce qui concerne la préservation du patrimoine génétique, mais ce que nous promouvons, ce sont des semences de variété améliorées parce qu’il a été démontré que les semences de ferme ont leurs limites et les rendements sont autour de 0,3 à 0,5 tonnes à l’hectare. Alors qu’avec les semences de variétés améliorées, on peut aller à un minimum de 6 tonnes à l’hectare pour le maïs par exemple. Les semences de variétés améliorées ne veut pas dire OGM », a précisé le Directeur des semences agricoles et plants.
Ces communications ont été suivies d’un panel autour des enjeux, défis et perspectives sur la place et l’importance des semences paysannes au Togo.
Il faut noter que le Togo a ratifié respectivement la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) en janvier 1996 et le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) en octobre 2007.
Pour rappel, la COPAGEN est un mouvement associatif citoyen regroupant des organisations de la société civile de l’espace Ouest-Africain. Elle est née en 2004 et œuvre pour la sauvegarde du patrimoine génétique africain et une utilisation durable des ressources biologiques africaines. Inades-Formation Togo est le point focal au Togo. FIN
Chrystelle MENSAH