Journée mondiale de lutte contre la rage : Mieux connaitre la maladie pour l’éviter

Célébrée le 28 septembre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre la rage est une occasion pour sensibiliser et promouvoir l’élimination globale de la rage. Pour cette 16ème édition, le thème de sensibilisation est : « La rage : Une seule santé, zéro mort ».

Maladie d’origine virale, contagieuse et mortelle, la rage est causée par un virus qui s’attaque généralement au système nerveux des mammifères y compris les humains.

Elle reste une menace aussi bien chez l’homme que chez l’animal, avec un taux de mortalité de presque 100%. La maladie est présente sur tous les continents sauf l’antarctique et fait près de 59 000 décès par an, principalement en Afrique et en Asie, lit-on sur le site de l’Institut Pasteur.

Mode de transmission

Selon Dr Issola Owoningbin Akakpo (chef division de la santé animale et des laboratoires à la direction de l’élevage à Lomé), la rage se transmet généralement par la salive contaminée d’un animal enragé.

« Le virus de la rage appartient à la famille des Rhabdoviridés. La contamination se fait principalement par morsure, griffure ou pénétration de salive infectée dans une lésion ou une plaie ouverte, ou encore dans une muqueuse, au niveau de la bouche, de la cavité nasale ou des yeux. Chez nous, elle se transmet généralement à travers la morsure du chien »a expliqué Dr Akakpo.

Les chiens sont principalement à l’origine des cas mortels de rage humaine et représentent jusqu’à 99% des cas de transmission à l’homme. Les enfants de moins de 15 ans représentent 40% des personnes mordues par un animal pour lequel il existe une suspicion de rage, souligne l’OMS.

Mode d’action du virus

Selon les explications de Dr Akakpo, le virus de la rage s’attaque au système nerveux central des animaux à sang chaud et de l’homme. Cliniquement, la rage est  caractérisée par une longue période d’incubation, et une encéphalomyélite (inflammation aiguë du cerveau) mortelle.

« Le virus reste généralement au point d’entrée pendant une certaine durée, avant de se déplacer le long des nerfs vers le cerveau puis les glandes salivaires. Le délai d’apparition des signes cliniques chez un animal contaminé peut varier selon la souche virale et selon le point d’entrée dans l’organisme. Il faut par conséquent bien comprendre que la maladie peut se transmettre à d’autres animaux ou à des personnes par la salive d’un animal infecté, avant même que les signes cliniques n’apparaissent chez cet animal infecté », a-t-il ajouté.

Selon l’OMS, la maladie existe sous 2 formes. Dans sa forme furieuse, le sujet atteint présente une hyperactivité, une excitabilité, une hydrophobie (peur de l’eau) et parfois une aérophobie (peur des courants d’air ou de l’air frais). Le décès survient en quelques jours par arrêt cardiorespiratoire.

Dans sa forme paralytique l’évolution est plus longue que pour la rage furieuse : les muscles se paralysent progressivement à partir de l’endroit de la morsure ou de l’égratignure. Le coma s’installe lentement et le patient finit par mourir.

Le Diagnostic

L’Organisation mondiale de la santé souligne que la rage est une zoonose virale à prévention vaccinale. Dès lors que les symptômes cliniques apparaissent, la rage est mortelle dans pratiquement 100 % des cas.

« Une personne contaminée doit se rendre à l’hôpital pour se faire traiter. Mais si la personne refuse d’aller à l’hôpital pour se faire traiter et bien la personne ne risque rien mais va mourir tout simplement », a averti Dr Akakpo. D’où la nécessité de privilégier la vaccination.

La Vaccination

Si elle était beaucoup plus meurtrière il y a de cela quelques années, la rage peut être évitée grâce à la vaccination des animaux domestiques surtout le chien, le chat et le singe. Les campagnes de vaccination de ces animaux sont organisées de nos jours dans plus de 150 pays où la maladie fait des victimes. L’OMS dirige une collaboration dénommée « Tous unis contre la rage », afin de ramener à « zéro le nombre des décès humains dus à la rage d’origine canine d’ici à 2030 ».

Dans cette droite ligne, les gouvernements organisent des campagnes de vaccination des animaux de compagnie, ainsi que l’abattage d’animaux non vaccinés et errants.

Au Togo en 2019, le ministère de la santé a ordonné l’abattage de ces animaux suite à une grande campagne de vaccination qui a duré trois mois sur toute l’étendue du territoire, le pays ayant enregistré 16 décès en 2018 et 15 en 2017.

En cas de morsure d’un animal, l’OMS signale qu’un nettoyage immédiat et soigneux de la plaie à l’eau et au savon après le contact avec un animal suspect est essentiel et peut sauver la vie.

Il est donc conseillé de se signaler dans un service vétérinaire accompagné de l’animal mordeur pour sa mise en observation et se rendre à l’hôpital le plus rapidement possible en attendant les résultats de la mise en observation de l’animal.

Rappelons que la journée mondiale de lutte contre la rage est célébrée le 28 septembre, date anniversaire de la mort de Louis Pasteur qui découvrît le vaccin contre la rage en 1885. FIN

YIBOKOU-MENSAH