Des femmes grossistes des denrées périssables notamment la tomate, l’oignon, le piment, le gombo, l’ail affichent toujours leur réticence à la délocalisation des marchés d’Abattoir et d’Attikpodji sur le nouveau site devant les accueillir dès le 15 octobre prochain à Bè Klikamé.
En effet, ces femmes ne cessent de monter au créneau depuis quelques semaines pour lancer l’alerte par rapport à la délocalisation du marché des grossistes d’Attikpodji et d’Abattoir sur le nouveau site de Bè Klikamé, un site qui selon la plupart d’entre elles, ne convient pas à leurs activités.
Selon elles, non seulement la situation géographique ne les avantage pas mais le nouveau site est « petit ». Ces dernières craignent aussi de perdre la clientèle du Ghana, du Bénin, du Nigeria qui n’est pas prête à les accompagner sur leur nouveau site vue la distance par rapport à l’ancien site.
Ces femmes affirment également que le nouveau marché ne répond pas aux normes d’un marché de grossistes, mais plutôt d’un « marché de quartier ».
Le site est selon elles trop exiguë et ne peut pas accueillir la totalité de leurs camions de marchandises au moment des décharges. Le site n’est pas aussi en bordure de route, dénoncent ces femmes.
« Ils veulent tout simplement nous tuer en voulant nous forcer à aller sur ce nouveau site parce que nous allons tout perdre simplement. C’est mieux qu’ils creusent un trou et nous y mettent parce que ce nouveau marché ne répond nullement aux critères d’un marché de grossistes », a martelé l’une de ces femmes.
« Nous n’étions pas au courant de la construction de ce nouveau marché. Nous sommes 7 syndicats de grossistes et on ne peut pas juste fonctionner avec un seul syndicat et l’imposer aux 6 autres. Il n’y a que 9 hangars dans le nouveau marché pour nous accueillir toutes ce qui est insuffisant. Ce marché est un marché de quartier et non un marché de grossistes. La position géographique ne nous avantage pas en terme de sécurité aussi. Nous voulons un nouveau site au bord de la route respectant les normes d’un marché de grossistes », a confié une autre grossiste.
La nécessite de la délocalisation sur le nouveau site selon l’EPAM
La réticence des femmes grossistes des denrées périssables n’est pas du goût des premiers responsables de l’Établissement Public Autonome pour l’Exploitation des Marchés de Lomé (EPAM). Selon ces derniers, depuis la construction du boulevard du Mono, les marchés d’Attikpodji et de Abattoir sont devenus trop exiguës pour ces commerçantes qui n’hésitent pas à déborder le long des rues.
Aussi, les anciens sites se trouvent en bordure d’une route internationale, ce qui bloque parfois le trafic et porte un véritable coup à l’image du pays.
Contrairement à ce que rapportent les commerçantes, l’EPAM affirme que ces dernières ont été associées depuis le début du projet et que tout est prêt pour que ces dernières rejoignent le nouveau site.
« L’EPAM n’a pas cheminé toute seule et à la fin nous associons les commerçantes. Depuis le début du projet, l’EPAM les a toujours associées. Depuis le lancement du projet, l’emplacement leur a été présenté et il y avait un consensus. Nous avons cheminé ensemble. En 2018, elles ont présenté le problème d’insuffisance de l’espace et nous avons racheté des lots de terrain en plus », a indiqué Somialo Potcholi-Kadja, directrice de l’EPAM.
« Nous avons déjà constaté des réticences et je comprends ces réticences. Je comprends que c’est la peur de l’inconnu. Je pense que si elles s’entendent à aller toutes sur le nouveau site, leurs clients vont les suivre », a-t-elle ajouté.
Le nouveau marché de Bè-Klikamé et équipé en point d’eau et dispose d’un poste de police.
Vivement que les « pourparlers » se poursuivent et aboutissent à un consensus afin que les deux parties puissent poursuivre les liens de partenariats. FIN
Chrystelle MENSAH