Le gouvernement était en séminaire lundi et mardi dernier à Kpalimé, localité situé à environ 120 km au nord de Lomé. C’était le deuxième séminaire des membres du gouvernement, après celui tenu en avril dernier à Kara (nord).
Avec l’appui de partenaires techniques et d’experts, les membres du gouvernement ont réfléchi sur plusieurs sujets.
Reçu jeudi sur une radio privée, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) est largement revenu sur cette rencontre. Il a également abordé d’autres sujets : les résultats du dernier concours de recrutement des enseignants fonctionnaires, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), la dernière rencontre du Conseil national du dialogue social (CNDS)…
Séminaire gouvernemental
Le ministre a fait le point des discussions ayant meublé les deux jours de conclave.
« Il y a eu beaucoup d’activités en marge de ce séminaire et même avant la rencontre. Une grande partie de l’équipe gouvernementale était à Kpalimé dimanche à la mi-journée, occasion de parcourir certaines localités de la région des Plateaux-ouest pour apprécier l’état d’avancement d’un certain nombre d’initiatives et de projets : initiatives des togolaises et togolais en matière d’investissements, de création d’emplois, d’activités génératrices de revenus, ou des projets mis en œuvre par le gouvernement dans les localités environnantes.
Concernant le séminaire, le maître-mot a été l’accélération de la mise en œuvre des projets prioritaires.
Depuis la mise en place du gouvernement, une feuille de route a été adoptée et indique les actions prioritaires qui doivent être mises en œuvre et les résultats à atteindre, notamment en termes d’impacts et de répercussions sur le vécu quotidien des togolais. Donc, le séminaire gouvernemental a été l’occasion de procéder à une évaluation des jalons que nous nous étions fixés en avril dernier. Car, à chaque séminaire, il y a d’abord une évaluation de l’état de mise en œuvre de la feuille de route notamment les actions prioritaires qui ont été déployées, et en même temps, on se fixe de nouveaux jalons pour le prochain séminaire. Nous avons procédé à une évaluation d’ensemble de l’état de mise en œuvre de la feuille de route, mais il y aussi des questions particulières qui ont fait l’objet d’une attention plus soutenue (…) Le séminaire a été également l’occasion de jeter un regard sur quelques projets prioritaires pris en compte par le projet d’urgence de renforcement de la résilience dans la région des Savanes. Nous avons fait le point sur les travaux d’aménagement des pistes rurales et de desserte en eau potable. D’autres aspects concernés par ce projet, ont été également abordés. Voilà quelques-uns des sujets évoqués. Ce sont des occasions de débats et d’échanges très approfondis. Chacun exprime librement son opinion, on apprécie les choses de manière sereine et objective. Concernant difficultés et obstacles qui se dressent dans la mise en œuvre convenable de ces projets, nous avons reçu des orientations et directives du président de la République ».
Smig
Au Togo, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est fixé à 35.000 F.CFA depuis 2012. Ces dernières années des voix se sont élevées, invitant le gouvernement à agir, afin que ce montant soit revu à la hausse.
La fonction publique togolaise compte entre 70 et 80.000 agents.
« Aujourd’hui, dans la fonction publique togolaise, il n’y a pas de salaire qui soit en deçà de 50.000 F.CFA. Par exemple dans la fonction publique enseignante, pas de salaire de moins de 100.000 F.CFA. Donc le Smig concerne essentiellement et près exclusivement le secteur privé. La conséquence, c’est que toute décision en la matière, doit faire l’objet d’un minimum de concertation, de dialogue et de discussions entre d’une part, les opérateurs économiques notamment conseil national du patronat, l’Association des grandes entreprises du Togo et d’autre part, les organisations syndicales des travailleurs. Et c’est une réflexion qui doit être faite, en ayant à l’esprit l’ambition et l’objectif de notre pays, de préserver les emplois et l’activité économique et de continuer à attirer les investisseurs. Nous devons prêter une grande attention à tout ce qui peut apparaître comme étant en train d’alourdir les charges des entreprises et de les empêcher d’investir.
En toute hypothèse, le sentiment du gouvernement, c’est que les choses ne doivent pas rester en l’état en ce qui concerne le Smig dans le secteur privé. Aujourd’hui, il faut revoir le montant à la hausse. Nous encourageons les organisations patronales et les organisations syndicales des travailleurs à accélérer les discussions pour nous soyons en mesure de procéder à une revalorisation du Smig ».
Résultats du dernier concours de recrutement des enseignants fonctionnaires
Le dernier concours de recrutement des enseignants fonctionnaires s’est déroulé en février dernier. A quelques jours de la rentrée, le ministre a annoncé la bonne nouvelle.
« D’ici lundi, nous espérons publier les résultats du dernier concours de recrutement des enseignants fonctionnaires. Au moins 3.000 enseignants fonctionnaires seront recrutés. Par ailleurs dès la rentrée, les frais de fonctionnement des établissements public seront mis à la disposition des différents responsables pour leur bon fonctionnement ».
CNDS
La réunion spéciale du Conseil national du dialogue social (CNDS) s’est déroulée vendredi dernier. Une forte délégation d’une dizaine de ministres ont pris part à cette session, élargie aux représentants des fédérations des syndicats du secteur de l’éducation, aux représentants de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, à la coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous, aux responsables de l’enseignement confessionnelle et au collectif des syndicats du secteur de la santé.
« Le CNDS s’est réuni à l’initiative du gouvernement, qui a souhaité que cette réunion se déroule dans un format élargi. Nous sommes à quelques encablures de la rentrée scolaire et le souci du chef de l’Etat et du gouvernement est que cette rentrée ne soit pas synonyme d’angoisse et d’inquiétudes pour les parents d’élèves. De toutes les manières, nous avons le souci de réaffirmer la disponibilité, la volonté et l’engagement du gouvernement, en matière de dialogue et de concertation. Donc, nous n’attendons pas les sessions ordinaires pour nous retrouver.
Au cours de la rencontre, quand nous avons fait l’évaluation de la situation dans les secteurs de la santé et de l’éducation, il y a eu des impressions plutôt positives et constructives y compris de la part des organisations syndicales.
Les syndicats du secteur de la santé ont exprimé leurs satisfactions notamment par rapport à la dernière décision qui a été prise en août dernier, de sortir une liste additive du personnel soignant (500 environ). Naturellement, il reste des efforts à faire, car nous avons encore beaucoup de personnel contractuel. Nous avons aussi un déficit en personnel soignant. Il y a des questions qui doivent continuer à être réglées en termes de revendications relatives à la condition publique hospitalière.
Dans le secteur de l’éducation, nous avons noté les mêmes impressions de satisfaction de la part des fédérations. Tout le monde a constaté l’évolution dans l’application du protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation. Le mémorandum d’entente signé en mars 2022, est également pleinement mis en œuvre ». FIN
Junior AUREL