Les maux de tête et les migraines sont deux maladies différentes. Les maux de tête, encore désignés sous le terme de céphalées, peuvent être épisodiques ou chroniques, mais ne sont généralement pas invalidants. Les migraines, par contre, sont bien plus prononcées et peuvent être accompagnées de signes comme les nausées et vomissements. Elles sont handicapantes et impactent, profondément, la vie quotidienne.
Les maux de tête ou encore les céphalées sont un motif courant de consultation dans les établissements de soins de santé et notamment chez le médecin neurologue. Généralement sans gravité, la céphalée est une douleur au niveau du crâne et peut être secondaire à des maladies plus ou moins sévères.
Il existe plusieurs types de céphalées notamment les céphalées de tension, les céphalées chroniques quotidiennes, les céphalées post-traumatiques, ainsi que celle liées au paludisme, à une sinusite, à des maladies dentaires et/ou oculaires. La migraine, par contre, est un mal de tête intense et bien particulier qui se manifeste par des crises très invalidantes.
Celles-ci durent plusieurs heures à plusieurs jours et impactent, considérablement, le bien-être du patient. 50% de la population mondiale adulte souffrirait de céphalées courantes et le nombre de femmes touchées par les migraines serait légèrement plus élevé que celui des hommes.
Une étude transversale descriptive a été réalisée, du 1er octobre au 31 novembre 2009, dans 6 entreprises de la ville de Lomé au Togo, pour déterminer la prévalence des céphalées primaires dans le milieu des travailleurs, en vue d’évaluer l’impact de cette affection sur la qualité de vie des travailleurs. Selon les conclusions de cette étude réalisée sur un échantillon de 213 travailleurs, la prévalence annuelle de tous les types de céphalées était de 77,5% et celle des céphalées primaires de 40,6%.
La prévalence de la migraine sur 1 an était de 10,3% et celle des céphalées de tension de 36,7%. Le stress lié à la profession exercée était le principal facteur déclenchant. Le taux d’absentéisme sur le lieu de travail était de 6 jours par an et par employé pour la migraine et 1 jour par an et par employé pour les Céphalées de Tension (CT). 61,9% des migraineux voyaient leur rendement diminuer de 50% ou plus lors des crises.
Une étude prospective sur la prévalence et l’impact des céphalées en milieu scolaire a été également réalisée au collège protestant de Lomé-Tokoin au cours de l’année scolaire 2007-2008 sur un échantillon de 171 élèves, soit 11,43% de l’effectif total des élèves au cours de cette année académique, avec pour objectif d’évaluer les aspects épidémiologiques et cliniques des céphalées et leur impact sur la qualité de vie des élèves.
Selon les résultats de l’étude, les céphalées restent une pathologie invalidante et responsable d’absentéisme et d’énormes pertes économiques et nécessite une prise en charge appropriée, pour améliorer la qualité de vie des élèves, en vue d’un meilleur rendement scolaire.
Quels symptômes pour les migraines et pour les maux de tête ?
Les céphalées courantes se manifestent par une douleur des deux côtés du crâne. Cette douleur est, généralement, de faible à modérée et correspond à une sensation de pression.
Dans la majorité des cas, aucun symptôme associé n’est présent. Les migraines autres, sont une problématique bien différente et se caractérisent par des symptômes comme une douleur qui se situe d’un seul côté de la tête. Le patient, dans ce cas, a l’impression de sentir des battements du cœur au niveau de sa tête, ou décrit une douleur semblable à des «coups de marteau».
Les migraines sont également marquées par des crises, dont la durée peut varier de plusieurs heures à plusieurs jours. Elles sont aussi caractérisées par une douleur qui augmente avec l’effort physique, même lors d’efforts très modérés comme la marche, ainsi que des nausées, des vomissements et une hypersensibilité au bruit et à la lumière. Ces symptômes sont très difficiles à vivre et leur retentissement sur le bien-être psychologique et les activités du patient est souvent important.
Diagnostic et examens complémentaires
Tout mal de tête persistant ou gênant peut nécessiter un diagnostic devant permettre d’identifier la cause et d’orienter le patient vers le bon traitement. Lors de la consultation, le médecin commence par rechercher des signes neurologiques ou Oto-Rhino Laryngologie (ORL). Cette investigation pourra, éventuellement, être complétée par des examens spécifiques de fond de l’œil, de scanner, de l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) et de l’électroencéphalogramme… Au cas où une méningite est suspectée, le médecin pourra demander au sujet d’effectuer une ponction lombaire. Dans tous les cas, il convient de bien faire la différence entre la céphalée qui correspond à un simple mal de tête et la migraine.
Les causes des céphalées ou des migraines
De nombreuses raisons peuvent expliquer qu’une personne ait mal à la tête. Le plus souvent, une céphalée de tension s’explique par des facteurs psychologiques et des facteurs liés au mode de vie. Il s’agit du stress, du surmenage, de la tension psychologique générale. C’est pourquoi, la plupart des personnes se plaignent de ces maux le soir lorsqu’elles rentrent du travail. Plusieurs facteurs favorisants peuvent provoquer ou accentuer les céphalées.
Parmi ceux-ci, nous pouvons retenir les nuisances sonores, une consommation excessive de café, de certains aliments ou additifs. Ces facteurs favorisants se rapportent également aux tensions musculaires au niveau du crâne et du cou, à des modifications hormonales (par exemple en début de grossesse), à une arthrose cervicale ou encore à des problèmes de vue non corrigés ou non identifiés. Quant à la migraine, ses causes exactes sont encore mal connues.
Il s’agit d’un mal complexe qui pourrait être favorisé par l’hérédité. En effet, il existe des « familles de migraineux » même si le problème peut parfois sauter une génération. Toutefois, des problématiques hormonales peuvent être évoquées, car ce sont elles qui expliqueraient que les femmes sont plus concernées que les hommes et que chez certaines patientes, les crises surviennent, exclusivement, au moment des règles.
Le terrain psychologique marqué par l’anxiété, la dépression, et particulièrement le stress, apparaît, également, comme le facteur déclenchant des crises de migraine. Parmi les facteurs déclenchant les plus fréquents se trouvent aussi la fatigue, le manque de sommeil, l’exposition au bruit ou à la lumière. Enfin, il faut savoir que toutes les céphalées ne sont pas bénignes. Certaines peuvent être un signe annonciateur d’une maladie sous-jacente telle qu’une affection ORL, un trouble ophtalmologique, un angiome, une tumeur intracrânienne ou encore un traumatisme crânien, d’où la nécessité de consulter un professionnel de la santé.
La kinésithérapie contre les maux de tête
Heureusement, ni les céphalées ni les crises de migraine ne sont inévitables, des solutions existent pour soulager efficacement les symptômes. Si vous êtes concernés par les maux de tête à répétition, sachez que la kinésithérapie peut vous apporter un soulagement notable. Cela est surtout vrai pour les céphalées dites de tension. Comme son nom l’indique, ce problème est dû à des tensions musculaires autour du crâne et que la kinésithérapie peut apaiser.
L’origine des céphalées de tension est, généralement, localisée au niveau des vertèbres cervicales, voire dans le haut du dos. Pour lever les tensions et soulager vos douleurs, le kinésithérapeute aura, surtout, recours à des massages du cou et de haut du dos, ainsi qu’à des mobilisations articulaires du cou et de la mâchoire.
Les techniques pratiquées pendant les séances s’accompagnent de conseils d’hygiène posturale à appliquer en dehors de ces séances, pour prolonger les bienfaits et prévenir le mal de tête. En effet, les tensions dans le dos et dans le cou sont souvent associées à une mauvaise posture, dont les personnes n’ont même pas parfois conscience.
Les séances de kinésithérapie donnent de bons résultats pour les céphalées de tension et sont prescrites si le médecin estime que le mal de tête peut être soulagé par ce type de traitement. En revanche, les migraines d’origine neurochimique ne relèvent pas de la kinésithérapie et font plutôt l’objet d’une prise en charge médicale spécifique.
Migraines et céphalées : quels sont les traitements médicaux ?
La majorité des céphalées sont bénignes et ne requièrent aucun traitement particulier. Le mal de tête occasionnel disparaît, généralement de manière spontanée, après certains médicaments. Cependant, si le mal de tête persiste ou se produit, régulièrement, le médecin aidera le patient à trouver la cause du problème, l’idée étant d’abord d’éliminer toute maladie sous-jacente.
Lorsque les céphalées ne correspondent à aucune problématique identifiable, un traitement contre la douleur sera prescrit. Si la douleur persiste malgré la prise de médicaments, l’agent de santé pourra, éventuellement, prescrire au patient un traitement antidépresseur ou anxiolytique. Il faut reconnaître que les médicaments ne peuvent se substituer aux mesures de prévention et d’hygiène de vie contre les maux de tête.
Pour ce faire, il faut avoir un sommeil régulier, une alimentation équilibrée, limiter la consommation de l’alcool, du café et du tabac. La gestion du stress est un autre aspect à ne pas négliger. Pour ce qui est de la migraine, il n’existe à ce jour aucun traitement, pour s’en débarrasser, définitivement, mais certains médicaments peuvent être très utiles pour la gestion des crises.
Françoise AOUI (Togo Presse)