Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo lance son parti deux ans avant la présidentielle

L'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a lancé à Abidjan son propre parti politique, le Mouvement des générations capables (MGC), deux ans avant la présidentielle de 2025, ont constaté samedi des journalistes de l’AFP.

Sans surprise, étant la seule candidate, Simone Gbagbo a été élue présidente du MGC avec 100% des voix par plusieurs centaines de délégués de tout le pays, lors d’une assemblée générale constitutive du parti de deux jours, qui s’est achevée samedi.

Jusqu’à sa transformation en parti politique, le MGC était une coalition de mouvements soutenant Mme Gbagbo, créée en septembre dernier, avec déjà dans sa ligne de mire la prochaine présidentielle.

« Nous y sommes, notre parti politique est désormais dans la place », s’est réjouie Mme Gbagbo à la fin de l’assemblée générale, le plaçant résolument dans l’opposition au président ivoirien Alassane Ouattara.

Selon elle, la « réconciliation nationale » qu’il a initiée « n’a jamais vraiment démarré de façon sérieuse ».

L’ambition de son parti « humaniste et progressiste, fortement ancré dans la social-démocratie » et dont la devise est « Audace, solidarité, souveraineté », est « de transformer qualitativement les mentalités » pour construite « une Côte d’Ivoire nouvelle et moderne », selon elle.

Aujourd’hui âgée de 73 ans, celle qui fut surnommée « la Dame de fer » a formé un redoutable tandem avec Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était président de 2000 à 2011.

C’est pour leur rôle pendant la crise sanglante – environ 3.000 morts – qui avait suivi la présidentielle de 2010 et née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, qu’ils avaient été arrêtés à Abidjan en avril 2011.

Condamnée en 2015 dans son pays à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », elle a bénéficié en 2018 d’une loi d’amnistie, au nom de la « réconciliation nationale ».

Laurent Gbagbo, également condamné à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale ouest-africaine pendant la crise de 2010-2011, vient lui de bénéficier d’une grâce présidentielle.

Dans la foulée de l’acquittement de M. Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye en mars 2021 où il était poursuivi de crimes contre l’humanité, le mandat d’arrêt lancé par cette cour contre Simone Gbagbo, a été levé.

Mais tant sur le plan privé que politique, ils suivent une trajectoire séparée depuis le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo en juin 2021 après son acquittement par la CPI.

Tout juste rentré après dix ans d’absence au bras d’une autre femme, il a demandé le divorce d’avec Simone, avec qui il a eu deux filles.

Laurent Gbagbo, âgé de 77 ans, a également créé en octobre dernier sa propre formation politique, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), auquel Simone n’a jamais appartenu.

SOURCE : AFP