Les responsables du parti Forces Démocratiques pour la République (FDR,Opposition) étaient face à la presse ce mercredi, rencontre au cours de laquelle des propositions ont été formulées pour mettre tous les Togolais en « ordre de bataille » face aux menaces terroristes.
Le Togo, à l’instar des autres pays de la sous-région, fait face à des attaques terroristes depuis novembre 2021. Le pays a officiellement enregistré quatre attaques dans la région des Savanes, (extrême nord) dont deux meurtrières. Le gouvernement togolais a décrété depuis le 13 juin dernier, l’état d’urgence sécuritaire dans cette région.
Une rencontre tenue jeudi dernier à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Mme Victoire Tomégah-Dogbé a connu une forte participation des leaders des partis politiques (opposition/pouvoir).
Objectif visé par le gouvernement en initiant cette concertation: « informer les acteurs sur la situation sécuritaire actuelle, ainsi que sur les mesures prises par le gouvernement.
« Mais, à voir la manière dont le problème est abordé, la grande question est de savoir si nos gouvernants ont réellement pris conscience que le tissu social dans notre pays est en lambeaux et qu’il faudra engager des actions vigoureuses et courageuses pour le recoudre en vue d’une vraie cohésion nationale qui en elle-même est tout un programme, un processus à multiples facettes », relèvent les FDR.
Selon les responsables de ce parti, «la cohésion nationale ne se décrète pas. Ce n’est pas une question de slogans. Ce n’est pas non plus par une incantation qu’on la crée».
La cohésion nationale, poursuit le parti, « est en effet la résultante d’une série de comportements suscités par une forte volonté politique des gouvernants avec l’adhésion des gouvernés pour promouvoir un réel vivre ensemble, facteur de progrès et de vrai développement. Malheureusement au Togo, la cohésion sociale n’est qu’un mirage depuis des décennies et les tenants du pouvoir n’en font état que pour bluffer ».
Face à la gravité de la situation sécuritaire que traverse le pays, le parti FDR « pense qu’il est temps de créer les conditions susceptibles de mettre tous les Togolais en ordre de bataille contre le fléau du terrorisme qui risque d’entrainer des conséquences désastreuses pour nous tous si nous n’y prenons garde ».
Cinq propositions
Le parti de Me Dodji Apévon fait cinq propositions pouvant créer les conditions susceptibles de mettre tous les Togolais en «ordre de bataille contre le fléau» : (i) la décrispation du climat politique, (ii) la révision profonde du cadre électoral, (iii), le respect des libertés fondamentales, (iv), la lutte contre la pauvreté, (v) et la recherche des solutions urgentes à la vie chère.
Concernant la décrispation du climat politique, les FDR pensent que la première mesure à prendre par le Chef de l’Etat en vue d’un début de cohésion nationale est une loi d’amnistie pour permettre à tous les prisonniers venant des partis politiques, de la société civile et des syndicats de sortir de leur détention et à tous les exilés de rentrer au bercail.
S’agissant de la révision profonde du cadre électoral, les gouvernants doivent, selon ce parti, « impérativement rétablir l’équité dans l’organisation des élections pour donner une égale chance à tous, équité qui passe nécessairement par la révision profonde du cadre électoral et le renoncement à la fraude, à la tricherie et la manipulation des résultats des votes, sources réelles de frustrations ».
Pour le respect des libertés fondamentales, le parti de Me Apévon « invite instamment le gouvernement à être conséquent avec lui-même en levant les interdictions des activités des partis politiques et de la société civile pour le retour à une vie politique normale au Togo ».
Pour trouver des solutions urgentes à la vie chère, le parti les FDR a formulé une série de propositions notamment la suspension provisoire des tarifs de péage ou, à défaut, leur réduction de moitié, la réduction conséquente de la Taxe sur les véhicules à moteur (TVM), le relèvement de la subvention des produits pétroliers (ce qui entraînera la baisse du prix du carburant à la pompe), la baisse des taxes à l’importation sur les produits de premières nécessités, le relèvement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) etc… FIN
Junior AUREL