Une trentaine de journalistes se sont retrouvés ce mardi à Kovié (environ 25 km au nord-est de Lomé) pour renforcer leurs connaissances sur le terrorisme et harmoniser leur compréhension sur le traitement adapté aux informations liées à ce fléau.
Initiative des Journalistes africains pour la citoyenneté (IJAC) et des partenaires de cette association de journalistes, cette rencontre d’une journée a permis aux participants, de cerner l’importance d’une collaboration entre médias et forces de défense et de sécurité pour une lutte efficace contre le terrorisme.
Le Togo comme d’autres pays de la sous région, fait face au terrorisme, une forme de violence dont les images de victimes circulent parfois sur les réseaux sociaux. Face à cette situation, il est impérieux d’entretenir les professionnels des médias sur les enjeux et la nécessité de contribuer à la protection des populations.
Selon le ministre de la sécurité et de la protection civile (représenté par Dr Katelewena, chef département de la communication), le terrorisme est « une préoccupation majeure de l’heure » et Il s’agit pour le gouvernement, d’impliquer toutes les couches socioprofessionnelles dont les journalistes, dans la prise en compte des questions de sécurité et la participation à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
« Aujourd’hui plus que jamais, votre contribution est indispensable à notre lutte… Nous voudrions passer par le canal de votre audience pour renforcer et étendre la communication et l’éducation sur la culture de la paix et le rejet de l’extrémisme violent », a expliqué Dr Katelewena .
Les diverses communications de la journée ont permis aux professionnels des médias, de comprendre les préceptes liés à une communication de crise et surtout le bien fondé de la collaboration entre médias et forces de défense et de sécurité en une période aussi sensible.
Selon le Lieutenant-colonel Soussou (porte-parole des FAT), l’action civilo-militaire doit permettre de consolider le vivre ensemble.
« Tout ceci serait possible si les médias sont dotés d’éléments de langage pour rassurer la population. Il s’agit essentiellement d’éviter la déformation de l’information, la recherche du scoop. Il faut informer de façon professionnelle car en période de terrorisme, une information mal traitée peut avoir des répercutions négatives sur tous. Il faut donc une pratique saine de l’information : la nécessaire transparence dans le traitement de l’information et le droit de réserve »
Pour Dr Foly Gada (enseignant chercheur à l’Université de Lomé), le terrorisme est une forme de violence qui se renforce par le relai médiatique. Il est important de « comprendre comment traiter les informations » et avec qui les partager pour « ne pas être des continuateurs de l’œuvre des terroristes ».
Tchagnao Arimiyao (président du Conseil national des patrons de presse/CONAPP) a invité les journalistes à tirer le maximum de profit de cette rencontre.
« En ces périodes, la mission des médias devient plus importante et plus lourde. Le terrorisme est une nébuleuse. Il faut donc savoir choisir les mots, apprendre les éléments de langage idoines pour donner la bonne information, sans faire la propagande de nos ennemies car, le terrorisme se nourrit de la médiatisation » a-t-il souligné.
« C’est surtout une rencontre d’échanges et de formation au cours de laquelle nous avons essentiellement abordé des questions liées au terrorisme et mass média, de la collaboration entre les médias et les forces de défense et de sécurité dans la gestion des sujets liés au terrorisme et insisté sur le terrorisme et la déontologie des médias. Les participants ont pu cerner les principes essentiels de l’intérêt public et de l’éthique afin de pouvoir les appliquer aux circonstances particulières de terrorisme… », a expliqué Eli Goka (président de l’IJAC).
Il a invité ses confrères à être plus rigoureuse dans le traitement de l’information, analyser les mots utilisés, en cerner la portée politique, et ne surtout accorder aucun crédit aux discours de haine.
Notons que les travaux ont été lancés par Frank Missité (représentant du ministre de la communication) en présence de Adjo Agbaglo (maire de la commune Zio 2) et du représentant du ministre des droits de l’homme. FIN
Ambroisine MEMEDE