Plus de 10.000 œuvres d’arts togolais sont réparties entre les puissances coloniales. Le sujet était au centre en début de semaine, d’une conférence d’actualité sur la question de restitution des œuvres africaines spoliées par les colons.
La rencontre a été organisée par la direction de la recherche et de l’innovation sur le thème: « Le retour en Afrique du patrimoine spolié par les puissances coloniales, un combat de plus de 50 ans ».
Plusieurs universitaires, des acteurs culturels et des autorités dont Pr Akodah Ayéwouadan (ministre en charge de la communication et des médias) étaient également présents.
La conférence a été animée par Bénédicte Savoy (historienne, membre de l’équipe mise en place par Emmanuel Macron pour faciliter la restitution des œuvres africaines volées par la France en période coloniale). Elle fait suite à celle de mars dernier sur la même question, et a permis aux participants d’approfondir leurs réflexions.
Selon Pr Joseph Tsigbé (directeur de la recherche et de l’innovation à l’Université de Lomé), le ministère de la culture et du tourisme va également se lancer dans la bataille pour le retour des biens.
« Nous approfondissons les discussions que nous avions déjà menées à partir du mois de mars, pour que, le ministère de la culture et du tourisme du Togo qui est en train de prendre des dispositions pour se lancer dans ce combat de retour des biens spoliés, puisse avoir les éléments nécessaires, des arguments pour pouvoir mener ce combat qui, au final n’est pas un combat que le gouvernement seul doit mener, mais aussi la population togolaise », a-t-il expliqué.
Pour la conférencière, Bénédicte Savoy (Historienne), restituer ces œuvres, c’est faire un premier pas dans une nouvelle éthique de respect mutuel, de compréhension et de reconnaissance.
« C’est un enjeu pour la cohabitation de nos peuples sur cette terre qui nous unit tous. Il est absolument indispensable de réparer, de solder les choses qui ont été négatives dans le passé, traumatisantes et de repartir sur une base que nous appelons +une nouvelle éthique de la relation+ », a-t-elle souligné.
« Le fait de dire qu’on va rendre à ceux qui les demandent, les œuvres importantes pour leur vie psychologique collective, historique, symbolique, c’est faire un premier pas dans cette nouvelle éthique de respect mutuel, de compréhension et de reconnaissance », a-t-elle ajouté.
Notons que les pays occidentaux affichent depuis quelques années, leur volonté de restituer les objets d’arts africains aux nations qui les demandent.
Le président français Emmanuel Macron avait mis en place une équipe de chercheurs pour étudier les conditions pouvant favoriser la restitution, temporaire ou définitive, du patrimoine africain se trouvant en Europe, une équipe dont fait partie Bénédicte Savoy. FIN
Ambroisine MEMEDE