Le gouvernement a échangé ce jeudi à Lomé avec des responsables des partis politiques afin de les informer sur la situation sécuritaire dans l’extrême-nord du pays, ainsi que sur les mesures prises par le gouvernement.
Cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs ministres à la Primature, a été présidée par le Premier ministre Mme Victoire Tomégah-Dogbé. Sur 29 partis politiques (pouvoir/opposition) 25 étaient représentés.
« Un front uni et solidaire devant les actes de terrorisme : telle est la leçon majeure que le gouvernement tire, au titre de la concertation avec les partis politiques togolais », écrit le Premier ministre sur son compte Twitter.
« Je salue cet élan de solidarité et de patriotisme et je remercie les acteurs politiques pour les nombreuses pistes de solutions proposées contre le terrorisme. Ensemble, nous remporterons la victoire », martèle Mme Victoire Tomégah-Dogbé.
Le Togo, à l’instar des autres pays de la sous-région, fait face à des attaques terroristes. Depuis novembre 2021, le pays a officiellement enregistré quatre attaques dans la région des Savanes, (extrême nord) dont deux meurtrières. Le gouvernement togolais a décrété depuis le 13 juin dernier, l’état d’urgence sécuritaire dans cette région.
Voici quelques réactions à la fin de la rencontre:
Adrien Béléki, président de la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP) : Nous avons surtout abordé les problèmes sécuritaires et les facteurs de vulnérabilités qui entraînent ces problèmes-là. Ce que nous pouvons retenir, c’est qu’aujourd’hui, le gouvernement est conscient que cette lutte ne peut pas être faite seule. C’est avec le concours de toute la population et surtout des partis politiques qui ont des militants, des sympathisants dans tous les coins et recoins de notre pays. C’est une initiative à apprécier et nous attendons du gouvernement, que toutes les propositions que nous avons eues à faire dans la salle soient remises sur le tapis pour que nous puissions arriver à endiguer ce fléau qui devient un fléau de notre développement, de notre pays. Tout le monde est préoccupé par ce fléau, ce défi qui est lancé à la fois au peuple togolais et au gouvernement et qui interpelle tout le peuple togolais aujourd’hui, afin que notre pays retrouve la paix et la sécurité pour son développement inclusif.
Me Mouhamed Tchassona Traoré, président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD): Le terrorisme qui met à mal notre sécurité, la sécurité étant la priorité des priorités, vous comprendrez que dans un sursaut patriotique, l’ensemble des formations politiques invitées ont fait le déplacement. Durant plus de quatre heures d’horloge, nous avons écouté tour à tour l’ensemble des ministres impliqués dans ce dossier. Et ensuite les partis politiques ont fait des propositions pour pouvoir améliorer toute la stratégie qui a été mise en place pour venir à bout de cette nébuleuse. Ce n’est pas seulement une affaire de parti politique, c’est une affaire de citoyen. Nous demandons à toute la population de contribuer du mieux qu’elle peut dans cette guerre-là que nous menons tous contre ce phénomène qui frappe à nos frontières et qu’on doit tout faire pour aider nos forces de sécurité et de défense dans un élan patriotique et citoyen pour que cette guerre soit gagnée par notre pays.
Gerry Taama, président du Nouvel Engagement Togolais (NET): C’est une rencontre nécessaire parce qu’aujourd’hui, nous avons un ennemi commun qui est le terrorisme. Il était important que l’ensemble de la classe politique qui a répondu massivement à cette invitation se retrouve pour savoir ce que le gouvernement fait et pour faire aussi des propositions. La proposition phare, c’est d’insister sur le fait que le terrorisme se nourrit de la précarité et aujourd’hui, l’une des actions fortes : c’est de renforcer la résilience. Donc, nous encourageons le gouvernement à continuer à prendre des mesures. Il y a un plan d’urgence en cours dans la région des Savanes, il faut continuer à prendre des mesures pour faire en sorte que les jeunes ne soient pas captés par ces marchands d’illusions.
Aklesso Atcholi, secrétaire exécutif de l’Union pour la République (UNIR): Nous saluons cette initiative du chef de l’Etat qui comme l’a dit Madame le Premier ministre a instruit pour que cette réunion puisse avoir lieu. Cette rencontre à notre avis, est un appel de la patrie, une invite à un sursaut de patriotisme à se mettre ensemble parce que nous ne sommes pas à l’heure où les considérations politiques devraient prendre le dessus sur les intérêts nationaux. Il y a un fait qui menace notre patrie, notre pays. Nous devons nous retrouver dans une sorte de pacte patriotique afin de pouvoir mener ce combat, pour enrailler ce phénomène que tout le monde est d’accord d’appeler une guerre asymétrique. Une guerre asymétrique, il faut des réponses asymétriques. Ce n’est pas que la seule affaire des militaires à qui nous rendons véritablement un hommage pour le travail qui est fait sur le terrain.
Député Séna Alipui /Union des Forces du Changement (UFC) : La sécurité, c’est l’affaire de tous. Donc, nous saluons cette initiative du gouvernement qui est de rassembler la classe politique pour échanger sur la situation sécuritaire. Comme nous l’avons dit en début d’année lors de la présentation des vœux, nous à l’UFC, cette année nous devons essayer d’observer une sorte de trêve pour pouvoir faire face aux ennemis communs que nous avons que sont le terrorisme d’une part et également les questions de vie chère et autres pour qu’on puisse ensemble continuer à bâtir un pays qui nous ressemble et pays qui nous rassemble. C’est le sens de ce que nous avons fait : travailler ensemble pour voir comment faire progresser le pays. Au-delà des chapelles politiques, la patrie avant les partis.
Komi Wolou, secrétaire du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) : Notre meilleure alliée dans cette lutte contre le terrorisme : c’est la population. Dès lors que la population adhère entièrement à cette lutte, et bien, nous sommes sûrs que nous gagnerons la lutte. Et c’est justement pour cette raison qu’elle doit être suffisamment associée. Et, c’est justement pour cette raison que tout ce qui serait de nature à pouvoir créer à tort ou à raison des sentiments de frustration, il faudrait qu’ensemble du côté du gouvernement que de l’opposition, cela puisse être évité. Nous avons dit également que les réflexions doivent se poursuivre. FIN
Bernadette AYIBE/Junior AUREL