Les acteurs du système éducatif togolais ainsi que leurs partenaires dont l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Conférence des ministres de l’Éducation des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) et l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation (IFEF) ont entamé ce jeudi à Lomé, un symposium sur l’enseignement bilingue au Togo afin de faire le bilan du chemin parcouru et redéfinir les perspectives pour les mois à venir, a constaté une journaliste de Savoir News.
Cette rencontre fait suite à un atelier de restitution des résultats de l’évaluation des acquis scolaires réalisés en matière de multilinguisme dans les écoles bilingues de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Togo.
C’est sur la base des recommandations de ce conclave, que se tient ce symposium qui permettra de réformer l’actuel système éducatif togolais et de définir de meilleures orientations pour aboutir à de meilleures performances scolaires au Togo.
« Nous avons travaillé deux jours avant, pour présenter les résultats des évaluations qui montrent que l’enseignement bilingue est un enseignement qui a fait ses preuves. Les évaluations étaient très pertinentes et très encourageantes. Maintenant, nous allons passer à l’étape d’après, comment faire pour généraliser, comment faire pour que cet enseignement soit appliqué. C’est ce qui va se passer durant ce symposium. Nous allons jeter les bases d’une généralisation de l’enseignement bilingue », a précisé Mona Laroussi (directrice de l’IFEF).
« Il y a une première étape primordiale : inscrire l’enseignement bilingue dans les priorités d’un pays. Quand on parle d’éducation, c’est tous les ministères qui doivent concorder et travailler ensemble », a-t-elle souligné.
Dix écoles de la région maritime et de la Kara sont à la phase expérimentale de l’enseignement bilingue au Togo avec l’utilisation du kabyè comme langue maternelle au nord du pays et de l’éwé au sud.
« Le Togo est déjà intégré dans ce processus. Depuis la réforme de 1975, le Togo a fait le choix, juste 15 ans après les indépendances, d’opter pour l’enseignement bilingue, parce que les autorités d’alors avaient bien compris que l’enseignement en langue maternelle était un atout pour nos apprenants. L’enseignement bilingue fait partie de nos valeurs. Quand l’enfant arrive dans une salle de classe et qu’on commence à lui parler le français, l’enfant ne se retrouve pas. Mais quand on lui parle dans sa langue maternelle, il comprend et s’exprime. Nous voulons aller de façon progressive avec cette intégration de l’enseignement bilingue dans notre système éducatif », a confié pour sa part Barakpètè Ahiya (secrétaire générale du ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat du Togo).
Les trois jours de travaux seront consacrés à des panels et des travaux en groupes. Les résultats permettront d’accoucher un rapport général du symposium. Durant la rencontre, un partage d’expérience sera fait sur le cas du Burkina Faso, l’un des meilleurs élèves de la sous-région en matière d’enseignement bilingue. FIN
Chrystelle MENSAH