Des chercheurs et des professionnels de la culture venus de sept pays africains ont entamé mercredi à Lomé et ce, pour trois jours, un atelier régional de formation des formateurs sur les techniques de collecte et de documentation des sources orales en Afrique de l’Ouest, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Les participants sont venus du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Sénégal et du Togo. Le principal objectif de la rencontre est de former des formateurs en les initiant aux débats renouvelés sur les sources orales, les nouvelles approches thématiques, la nouvelle méthodologie de recueil, de consultation, d’analyse et d’utilisation desdites sources dans l’écriture du passé de l’Afrique subsaharienne.
En initiant cet atelier de formation, le Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale (CELHTO) qui est un Bureau spécialisé de la Commission de l’Union africaine en charge de la gestion de l’épineuse question des traditions orales (basé à Niamey au Niger) s’est fixé le but de donner aux jeunes chercheurs africains les moyens de se former ainsi que les outils pour y parvenir de manière idoine.
« Il s’agira essentiellement de les mettre au courant de ce qui se fait de nouveau dans le domaine c’est-à-dire les grandes discussions qui secouent maintenant le monde de la recherche concernant l’avenir de la tradition orale. Car les vrais détenteurs de la tradition orale sont déjà partis », a expliqué Prof. Théodore Nicoué Gayibor (Professeur d’histoire africaine et formateur de l’atelier).
Selon M. Komi N’Kégbé Fogâ Tublu (Coordonnateur du CELHTO, chef de mission de l’Union africaine au Niger), cet atelier sera un cadre de renforcement de capacités mais aussi de discussions, de réflexion et d’échanges fructueux entre spécialistes de patrimoine et des traditions orales, qui doivent mener une bataille pour sauver ce qui peut l’être encore et doter l’Afrique de ses savoirs menacés de disparition.
« L’Afrique est une terre de tradition orale et on ne peut pas écrire l’histoire de notre continent sans bâtir des sources orales africaines. Il faut aller les collecter pour pouvoir s’en servir pour écrire notre histoire. Il y a des personnes qui détiennent ces sources orales et notre rôle, c’est d’aller chez elles. Et lorsqu’on ira chez eux, on verra comment documenter, comment faire les recoupements pour la collecte de ces traditions orales. Il y a des techniques et on va apprendre ces techniques à ces personnes qui collectent », a-t-il précisé.
« En dehors des séances techniques en salle, on ira sur le terrain avec les personnes formées pour faire de la collecte. On ira chez les personnes détentrices de tradition orale, on fera une visite chez les chefs traditionnels qui vont nous raconter nos traditions orales, et les apprenants vont faire de la collecte et on reviendra faire le point », a-t-il ajouté.
Dans son intervention, Dr Kossi Gbényo Lamadokou (Ministre de la Culture et du tourisme), a indiqué qu’à l’ère de la croissance, de la complexification et de la diversification des méthodologies de recherches scientifiques, il convient aujourd’hui de porter un intérêt particulier aux techniques de collectes et de documentation des sources orales.
« La préservation de nos traditions africaines, ne pourra être effective que si les collectes des traditions orales sont conduites dans les meilleures conditions, surtout de manière rigoureuse et actualisée », a-t-il indiqué.
Créé en 1968, le Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale (CELHTO) est un Bureau spécialisé de la Commission de l’Union africaine basé à Niamey au Niger. Il a pour mission essentielle, de contribuer au rayonnement des cultures africaines par la valorisation des traditions orales, de travailler à la reconstitution de la mémoire et de la conscience historique de l’Afrique et de sa diaspora. FIN
Bernadette AYIBE