La journée de l’enfant africain est commémorée chaque 16 juin, en souvenir du massacre des centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du Sud) le 16 juin 1976.
Instaurée depuis 1991, cette journée offre chaque année, l’occasion d’examiner l’état des pratiques néfastes affectant les enfants en Afrique, en se focalisant sur les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur vie quotidienne.
Cette année, les réflexions ont tourné autour du thème : « Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants : Progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013 ».
Tout comme les éditions précédentes, cette année, la problématique du travail des enfants est encore au cœur des échanges. Si dans les pays occidentaux, la loi protège les enfants contre l’exécution de certaines tâches, en Afrique, beaucoup d’enfants sont exploités et forcés à accomplir les mêmes tâches que les personnes adultes.
Au Togo, même si le phénomène connaît un certain ralentissement, les grandes vacances demeurent les périodes durant lesquelles les enfants se lancent dans des activités dites « activités de vacances », pour aider les parents à payer les fournitures scolaires pour la prochaine rentrée des classes.
Selon Mme Marcelline Akpeti Galley (directrice des normes et des relations internationales au ministère du travail, membre de la commission nationale de réinsertion des enfants victimes de la traite), il est interdit d’envoyer les enfants vendre dans les rues ou feux tricolores tous seuls.
« C’est très dangereux pour l’enfant. L’enfant peut subir un accident de travail, être renversé par un engin ou être kidnappé par un adulte véreux puisqu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde où vous ne pouvez pas imaginer ce qu’un adulte est capable de faire à un enfant. N’envoyez pas non plus les enfants, collecter du fer ou des choses rouillées qui peuvent les blesser », a conseillé Mme Ayawavi Marcelline Akpeti Galley.
Promouvoir le «travail socialisant» pour les enfants
Seul le « travail socialisant » contribue au plein épanouissement et à la maturité des enfants. Loin d’être punitif, le travail socialisant des enfants est très important et ne prive pas l’enfant de son enfance, n’handicape pas l’avenir de l’enfant, mais participe plutôt à son épanouissement et à son développement au sein de la famille.
« Lorsque nous parlons du travail des enfants, les uns et les autres pensent que nous voulons dire qu’il ne faut pas faire travailler les enfants même au sein de leur famille. C’est vrai qu’il y a des enquêtes qui ont révélé qu’il y a des enfants qui sont victimes du travail des enfants au sein de leur propre famille. Et c’est cela que nous dénonçons. Mais il y a en parallèle le travail socialisant, ce travail qui participe à l’éducation de l’enfant, ce travail qui permet à l’enfant d’acquérir des aptitudes d’une personne adulte plus tard. Ce travail qui permet à l’enfant d’avoir les prérequis de la vie adulte », a précisé Mme Akpeti Galley.
« Ce travail socialisant est fait avec les parents. Lorsque vous n’apprenez pas à votre fille ou à votre garçon comment gérer la maison, balayer la maison, balayer la cour, laver la vaisselle, laver ses habits, faire le lit, accompagner maman au marché, aider maman dans les petites tâches, comment voulez-vous que demain cet enfant puisse être un adulte ? Comment voulez-vous qu’il puisse se gérer demain ? », a-t-elle ajouté.
Pendant les vacances, encourageons et impliquons nos enfants dans nos activités quotidiennes occasion pour eux, de tisser de nouveaux liens avec nous mais surtout pour acquérir des aptitudes pour demain. FIN
Chrystelle MENSAH