Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan (Archevêque de Lomé) a présenté samedi au public lors d’un café littéraire à Lomé, son ouvrage intitulé « Crise d’autorité, abus de pouvoir ».
La présentation a été suivie d’une séance de dédicace, a constaté une journaliste de l’agence savoir News.
Préfacé par le Cardinal Dieudonné Nzapalanga (archevêque métropolitain de Bangui), l’ouvrage édité par « Le masque noir », est subdivisé en 8 chapitres à travers lesquels l’auteur fait une lecture soignée du déclin de l’autorité qui conduit à l’abus de pouvoir. Il aborde des thématiques comme l’autorité et ses crises, pouvoir et autorité, le bien commun et les vertus de l’autorité, autorité et obéissance, autorité dans l’Eglise…
Selon Mgr Barrigah-Benissan le triste constat qui a conduit à cet ouvrage (démarré depuis 10 ans), est que l’abus du pouvoir trahit bien souvent un manque d’autorité. C’est quand l’autorité vacille que s’installe l’autoritarisme.
« Le constat est facile à établir. Il était donc important d’aller au cœur de ce qui est en cause, car lorsqu’on est tous à la recherche d’un pouvoir absolu, on aura forcément des crises, mais lorsqu’on recherche une autorité qui soit plutôt +Service+, on peut bâtir une société beaucoup plus harmonieuse. Et c’est l’objectif que je poursuis », a expliqué le prélat.
« C’est donc un plaidoyer pour la réhabilitation de l’autorité. Car, chaque fois que l’autorité est en crise, on aboutit à un abus de pouvoir : J’ai voulu montrer le lien entre les crises d’autorité, et les abus de pouvoir que l’on voit un peu partout dans le monde ».
Une œuvre littéraire d’une richesse inouïe
Selon Pr Guy Missodé (Enseignant chercheur à l’Univertsité de Lomé), c’est un texte majeur d’une centaine de pages dont la table des matières seule occupe 4 pages.
« La particularité de ce livre est qu’il se laisse lire comme un récit d’aventure intellectuelle… Le prélat se mue en véritable chercheur des sciences de l’homme et de la société… J’ai été très sensible aux démonstrations. L’autre aspect qui fait l’originalité de l’étude réside dans sa démarche interne, qui s’apparente à la technique littéraire que nous appelons l’anachronique narrative », a-t-il déclaré.
Pour Dieudonné Kossi (directeur exécutif Cejus), cette œuvre est d’une richesse inouïe. C’est une invite à la fois universelle et individuelle, pour la restauration de l’autorité dans la charité en vue de bâtir l’humanité en crise, de façon inclusive.
« C’est la qualité du livre qui nous a encouragés à l’éditer. Le thème est d’actualité par rapport aux situations que nous vivons. C’est une véritable question de société, et nous avons voulu contribuer à lancer le débat, un débat de société, afin de faire bouger des lignes… », a expliqué Père Léonard Katchekpele (directeur éditorial, Maison d’éditions « Le Masque Noir »).
Pour Roger Folikoué (enseignant de philosophie à l’UL), l’originalité du livre réside dans la réponse à la crise d’autorité qui est posée et toujours d’actualité. Ce livre nous permet de rétablir le sens du mot autorité à la fois dans l’Eglise, dans la famille, dans la société : »l’autorité n’a pas pour mission d’étouffer les individualités, c’est l’instance qui permet à chacun d’exister dans la coexistence et de grandir… ».
De son côté, père Pierre-Marie Charnel Affognon (Représentant de l’enseignement confessionnel catholique et protestant), estime qu’il s’agit d’un traité, d’un contenu purement éducatif qui fait la lumière sur l’autorité.
« Et si l’ouvrage est comme un clin d’œil du Seigneur à un temps favorable, pour que les éléments clés autour de l’autorité dans l’ouvrage servent dans la réforme de l’éducation dans notre pays…? », s’est interrogé Père Affognon.
L’autorité toujours au service du bien commun… (P. 60)
« … Ici encore l’autorité est dérivée. Autant dans la politique elle est mêlée au pouvoir, autant dans l’éducation, elle demande la compétence (ce qui, on l’a vu, n’est pas une condition primordiale dans la famille). Toutes les instances éducatives dans leur pluralité demandent ainsi quelques compétences générales. Mais en raison même de la nature de leur insertion dans la société dans son ensemble, l’expertise la plus exigée d’eux, c’est avant tout le sens du bien commun qu’il s’agit de communiquer aux jeunes. C’est là le sens même de leur autorité… », lit-on à la page 60 de l’ouvrage. FIN
Ambroisine MEMEDE