La 29ème Journée mondiale de la liberté de la presse a été marquée ce mardi au Togo, par la publication du rapport de l’Observatoire togolais des médias (OTM) sur l’état de la presse togolaise, document qui fait état d’une bonne évolution malgré « quelques ratés.
Le document a été lu par Fabrice Pétchézi (Président de l’OTM) en présence des ministres Akodah Ayéwouadan (communication) et Christian Trimua (droits de l’homme). Les diplomates Jocelyne Cabarrelo (France) et Mathias Veltin (Allemagne) étaient également présents.
Célébrée chaque 3 mai, la journée mondiale de la presse est dédiée à la sensibilisation sur l’importance de la liberté de la presse. Le thème retenu cette année est « journalisme sous l’emprise du numérique ». Et selon le ministre de la communication et des médias, c’est un thème très intéressant, car il nous permet de nous interroger sur ce que nous faisons de cet « outil fondamental qu’est le numérique ».
« Le numérique déstructure notre approche de la presse et nous met véritablement en danger… Le journaliste recoupe, vérifie, contextualise. Il date. Malheureusement, avec le numérique, tous ces fondamentaux sont constamment en péril », a déploré M. Ayéwouadan.
La responsabilité du propos
De son côté, le ministre des droits de l’homme a invité les journalistes à plus de responsabilité.
« La liberté de la presse n’est pas une liberté de propos. La démocratie de la presse est basée sur deux éléments : la liberté d’opinion et la responsabilité du propos. De la manière dont on peut formuler un constat, une analyse; peut découler une sanction ou des applaudissements », a déclaré Christian Trimua.
Pour Sabi Kasséré (représentant de la HAAC), les professionnels des médias doivent s’adapter à la nouvelle donne, car la loi organique relative à la HAAC et le code de la presse et de la communication ont été revus face à la révolution numérique et l’avènement de la presse en ligne.
Liberté de presse : le Togo en bonne voie
Le président de l’OTM qui a procédé à la lecture du rapport sur l’état de la presse, a déclaré que Togo est sur une bonne voie en ce qui concerne la liberté de presse, malgré quelques problèmes.
« Même s’il y a quelques éléments qui viennent un peu assombrir le tableau et on espère que dans les années à venir nous aurons à célébrer une journée internationale de la presse où on ne parlera plus de dérapage, où on ne parlera pas de sanctions », a expliqué Fabrice Pétchézi.
Quelques dérapages signalés
Le rapport rendu publique indique que les relations entre la HAAC et la presse n’ont pas été reluisantes durant l’année écoulée à cause des suspensions qui ont pesé sur les journalistes et leurs organes. Les relations entre l’OTM et les organisations de presse ont en revanche continué à s’améliorer. Aucune situation conflictuelle notée.
Le document révèle la méfiance persistante entre les partis politiques et les médias et la difficile collaboration entre la presse et les élus locaux depuis l’avènement de la décentralisation ; et souligne que les relations entre les médias, le gouvernement et les autres institutions sont mitigés.
De 03 mai 2021 au 03 mai 2022, l’exercice de la profession de journaliste au Togo a laissé transparaître des liens conflictuels entre professionnels des médias, souligne le document.Le rapport fait également état des plaintes et sanctions sur les 12mois écoulés, puis des recommandations.
Mis en place par les journalistes eux-mêmes, l’OTM (qui est le Tribunal des pairs) assure l’autorégulation. Il est saisi sur plainte d’un citoyen ou d’une personne morale, et peut s’autosaisir sur certains sujets, publications ou diffusions qui violent l’éthique et la déontologie. L’Observatoire rend public son rapport sur l’état de la presse à l’occasion de la journée de la liberté de la presse. FIN
Edem Etonam EKUE